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En quoi est-ce important pour vous d’échanger avec la jeunesse ?
Pour briser la glace, abattre les barrières et éviter les tabous autour du handicap. Il est évident que des progrès ont été réalisés et c'est une bonne chose. Cependant, il reste encore des sujets tabous. Cela touche peut-être aux notions d'inclusion ou au regard que l’on porte sur nous. Étant en fauteuil, il y a encore des gens qui sont surpris de me voir faire mes courses seul ou conduire ma voiture. Ils se demandent : « Est-ce vraiment possible ? Peut-il avoir des enfants ? » Aujourd’hui, j'ai une petite fille et ils se posent des questions comme : « Est-ce qu'elle sera handicapée comme son papa ? » Ma petite fille marche et sa maman est valide. « Comment une personne valide peut-elle vivre avec une personne handicapée ? » Je ne dis pas que c'est la majorité, mais ces questions existent encore.
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Que souhaitez-vous transmettre aux jeunes en tant que sportif médaillé paralympique ?
Peut-être l'idée de croire en soi et en ses projets. Je préfère ne pas parler de « rêves », car rêver ne suffit pas pour réussir. En revanche, lorsqu'on se fixe des objectifs, on peut tout mettre en œuvre pour les atteindre. De plus, le tennis de table est un sport très inclusif. Il permet de montrer qu'une personne en situation de handicap peut jouer avec des valides, en totale immersion et en mixité.
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Justement, comment la mixité est-elle vécue dans votre pratique sportive paralympique ?
Nous avons récemment introduit la mixité, car c'était la première fois que des doubles mixtes de tennis de table étaient organisés aux Jeux paralympiques. Bien que l'équipe de France ait toujours compté des garçons et des filles, nous jouons désormais ensemble. C'est dans cette épreuve que j'ai remporté ma médaille de bronze avec Flora Vautier. J'ai la chance de faire équipe avec une jeune femme de 20 ans, soit 20 ans de moins que moi ! Je dois avouer que la différence de genre n'a aucune importance, c'est plutôt la différence d'âge qui se fait sentir.
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À la suite de Paris 2024, observez-vous une évolution de l'inclusion ?
Il est encore trop tôt pour évaluer l'impact de l'événement, car il vient tout juste de se terminer. Cependant, il a peut-être permis de porter un regard nouveau sur le handicap pendant cette période. On m'a beaucoup parlé de performances plutôt que de handicap. Cela change la donne, car auparavant, nous étions des handicapés pratiquant du sport, alors qu'aujourd'hui nous sommes des sportifs. J'espère également que les Jeux paralympiques auront encouragé les personnes handicapées à pratiquer du sport et peut-être incité les personnes valides à les accueillir, quel que soit leur handicap.
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Quelles sont vos relations avec le pongiste havrais Grégory Rosec ?
Greg, double médaillé, est celui qui m'a initié au handisport. Il m'a repéré en premier et a parlé de moi à un sélectionneur de l'équipe de France. C'est l'un de mes meilleurs amis et il m'a beaucoup soutenu. En équipe de France, nous avons la chance d'être une véritable bande de copains.
Le Havre
