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Havrais d’origine, vous êtes désormais connu dans toute la France. Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
J’ai grandi au Mont-Gaillard et tout jeune déjà j’aimais le théâtre. Je prenais des cours avec Ismaël Habia des Improbables, mais je ne savais pas que ça pouvait être un métier. Plus tard, quand j’ai travaillé avec le label de Médine, Din Records, pour gérer leur e-commerce, ils m’ont emmené en tournée et c’est là que j’ai commencé à découvrir la France et son milieu culturel. Un jour, j’ai été contacté par Sébastien Abdelhamid, un autre Normand installé à Paris : il lançait un programme sur Canal + et m’a proposé d’en faire partie. J’ai commencé ma carrière dans l’émission Clique à ses débuts en 2013. À Paris, je découvre aussi les comedy clubs, et notamment le Paname qui me donne ma chance grâce à son incubateur le Labo du Rire, qui a déjà révélé de grands talents comme Paul Mirabel ou Fary. Aujourd’hui, ça fait huit ans que je suis dans le stand-up et je finalise mon deuxième spectacle.
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Comment est né Havre de Rire ?
Havre de Rire, c’est mon bébé ! On l’a lancé en avril 2024 avec deux amis d’enfance en constatant que le format comedy club, tel qu’il existe à Paris, n’était pas vraiment présent ici. Nous avons souhaité « initier » le public havrais à ce type de scène typique du stand-up. Nous avons recherché le lieu idéal pour créer une ambiance propice. Le Palais des Régates de Sainte-Adresse s’est naturellement imposé grâce à sa proximité, son caractère intimiste et sa vue imprenable sur la mer.
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Pourquoi avoir choisi ce format particulier ?
Le format adopté est celui du stand-up à l'américaine, tel qu'il a été importé en France : plusieurs artistes aux styles variés se succèdent pour des performances courtes de 15 à 20 minutes chacune. Entre chaque artiste, un maître de cérémonie (MC) remercie l’artiste précédent et introduit le suivant en faisant quelques blagues. C’est ce format qui différencie le stand-up des autres formes d’humour, comme les sketches avec des personnages, par exemple. Nous avons choisi de mettre la scène au centre afin que le public s’installe tout autour avec seulement cinq rangées de chaises. En ce qui concerne les dates, elles sont généralement fixées au dernier lundi de chaque mois. Cependant, pour décembre et janvier, nous les avons ajustées afin de tenir compte des festivités de fin d'année. À partir de la fin février, nous reprendrons notre calendrier habituel.
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Comment choisissez-vous les invités ?
Grâce aux liens que j’ai tissés, j’arrive à amener ici la crème de l’humour français : Doully, Roman Frayssinet, Hakim Jemili, Marine Leonardi, Donel Jack’sman… Tous ces noms-là sur une même scène et à la maison en plus, c’est cool ! J’aime faire des plateaux intergénérationnels qui parlent à tout le monde, pour que ceux qui viennent voir un artiste en particulier repartent en ayant découvert d’autres styles d’humour. Quant au MC, j’essaie de favoriser soit des artistes locaux, comme le Havrais Pilou qui a fait les premières éditions, soit des artistes venus d’ailleurs dont la notoriété est un peu moins installée pour les faire connaître et leur permettre de s’entraîner. Et, croyez-moi, certains ont déjà autant de talent que les plus grands !
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Comment voyez-vous l’avenir de Havre de Rire ?
L’objectif, c’est d’abord de solidifier la marque et de fidéliser un public. Je souhaite que les Havrais nous accordent leur confiance, afin que nous puissions bientôt proposer des programmations surprises en annonçant uniquement la date et garder secrets les noms des artistes présents. À long terme, j’aimerais créer un festival d’humour qui s’étendrait sur toute la ville. Pendant une dizaine de jours, la comédie serait à l'honneur dans toutes les salles culturelles, avec une variété de formats tels que des rencontres avec des humoristes renommés, des master class, des ateliers d'initiation, des spectacles pour enfants et même une scène dédiée aux talents normands. Dix jours pendant lesquels personne ne pourrait passer à côté de l’humour au Havre.
Le Havre
