Le square Saint-Roch

Au cœur de la ville reconstruite

Parc, jardin et espace naturel

À mi-chemin entre la plage et le centre-ville, le square Saint-Roch offre au visiteur une pause romantique. Rendez-vous quotidien pour certains, simple lieu de passage pour d’autres, moment de flânerie sur un banc ou terrain de jeu pour les enfants, ce square est l’un des espaces de détente préférés des Havrais.

Un site longtemps à l’écart

Son histoire commence en 1587, soixante-dix ans après la fondation du Havre, lorsqu’un pré-de-santé est fondé sur un hectare de terre, à l’emplacement actuel du square et qui portera le nom de saint-Roch, patron des professions médicales, invoqué par les pestiférés. En 1626, alors que Richelieu est gouverneur du Havre, le site est doté de bâtiments et d’une chapelle, un lieu de culte réservé aux personnes atteintes d’épidémies. 

Laissé à l’abandon après 1669, il est mis à la disposition de la Manufacture des Tabacs jusqu’au milieu du XVIIIe siècle et la chapelle servit de poudrière. Suite à la construction de l’Hôpital Général sur la commune d’Ingouville, il est racheté en 1772 par la municipalité qui le convertit en cimetière. 

C’est en 1783, que l’ancien pré-de-santé devient le seul cimetière de la ville du Havre et il accueillera les sépultures jusqu’en 1854, jusqu’à ce qu'elles soient déplacées vers le cimetière Sainte-Marie créé en 1851. 

Un destin chaotique

À partir de 1868 le site devient un square, à l’occasion de l’exposition maritime internationale. Il comprend alors grottes et bassins ainsi qu’un aquarium imaginé par le naturaliste havrais Gustave Lennier, conservateur du Muséum d’Histoire Naturelle, renfermant dans trente bacs la plupart des espèces représentatives du monde aquatique et qui sera démoli en 1891. 

Dans les années 1900, on installe dans le parc un kiosque à musique où la foule vient écouter des concerts et le square devient alors, avec le jardin de l’Hôtel de Ville, un des seuls espaces destinés aux loisirs en centre-ville. Complètement détruit durant la Seconde Guerre mondiale, seule une quarantaine d’arbres sur les quatre cent existants auparavant resteront debout.

À partir de 1946 le square est aménagé lors de la reconstruction de la ville et réouvre en 1953 en reprenant le nom sous lequel nous le connaissons encore aujourd’hui : le square Saint-Roch.

Histoire des sculptures

En 1928, le sculpteur Robert Busnel donne naissance à «l’Idylle Rustique». Après avoir été placée dans le jardin de l’orangerie à l’Hôtel de Ville, cette œuvre repose aujourd’hui dans le square parmi les magnolias aux grandes fleurs blanches. Deux autres statues ornent également le jardin, le buste de l’écrivain et journaliste, Jules Tellier, datant de 1895 et celui du poète de la Villehervé, inauguré en 1921.

Si vous débutez votre promenade par l’entrée principale avenue Foch, vous découvrirez une partie de la roseraie qui s’étend un peu plus loin sur la gauche, côté rue Othon Friesz. Au bord du plan d’eau, les branches des grands saules pleureurs, frôlent la surface de l’eau. Légèrement en recul, le surprenant cyprès chauve s’élève en pyramide vers le ciel. 
Sur la rive, les feuilles des imposantes rhubarbes du Chili dissimulent d’étranges fruits en forme de gros épis.
Au grés des saisons, le bord du bassin se pare de reflets colorés des iris jaunes et de bleu avec les lilas de Californie (céanothes). D’autres arbustes comme les azalées, les rhododendrons aux fleurs blanches, roses et violettes, les hibiscus et le cytise participent à cette palette de couleurs avec des floraisons éblouissantes.

Près du petit pont à l’allure japonaise, ne manquez pas à l’automne, le tulipier de virginie. Derrière le saule et le sophora pleureur, la terrasse d’eau surplombe les eaux du bassin. Depuis les quelques marches conduisant aux jets sur un parterre de galets, des bancs sont à la disposition du visiteur, qui peut alors profiter d’une belle vue d’ensemble sur le plan d’eau et la roseraie.

Le kiosque à musique "Belle époque"
Cette construction à l’architecture contemporaine s’inspire du kiosque de 1903, détruit pendant la guerre, suite aux bombardements de septembre 1944. Un nouveau kiosque circulaire en béton est construit et inauguré en 1997 et c’est en 2006 que le kiosque a été dédié à Michel Adam, saxophoniste et chef d’orchestre, qui a dirigé de grands bals populaires appréciés de tous les Havrais.

Au détour de l’allée principale, ne manquez pas les doyens du parc, deux platanes rescapés de la Seconde Guerre mondiale. À leurs pieds, l’étonnant arbre de Judée, un hêtre pleureur ou encore un oranger du Mexique qui embaume ce massif généreux. Côté rue Georges Braque, un enrochement végétal fait de buissons taillés, forme un cadre de verdure original autour des magnolias, des cerisiers du Japon et du cèdre bleu de l’Atlas. Sur la pelouse en face, un eucalyptus. 
Le long de la rue Raoul Dufy, un premier massif est composé d’un érable, d’un mimosa de Constantinople et de hêtres pourpres. Derrière cet ensemble végétal, le marronnier d’Inde se dresse majestueusement. Non loin des cerisiers du Japon, le bouleau à écorce blanche rivalise d’élégance avec le bouleau pourpre. Près de la sortie sur le côté de la rue Raoul Dufy, un érable du Japon pourpre et un arbre de Judée ainsi que le splendide et mystérieux chêne vert aux branches tortueuses, veillant sur les exotiques palmiers.

Les arbres remarquables

Des espèces méditerranéennes comme le chêne vert, le palmier de Chine, le mimosa de Constantinople côtoient des espèces européennes telles que le hêtre pourpre, asiatiques avec le ginkgo, et même australes comme l’eucalyptus. Chaque espèce reçoit des traitements spécifiques en fonction de ses besoins : humidité, qualité de la terre... pour permettre aux arbres de se développer et d’atteindre leur taille normale

  • Le Ginkgo Biloba
    Véritable fossile vivant, le ginkgo est le seul arbre survivant d’un groupe de plantes plus primitives que les conifères. Originaire de Chine, son nom signifie «abricot d’argent». À l’automne, ses feuilles virent au jaune intense. Le ginkgo est célèbre pour ses vertus curatives en cas d’insuffisances circulatoires et de troubles vasculaires. Il est surnommé arbre «aux quarante écus», prix qu’il a coûté à son premier importateur français auprès d’un pépiniériste anglais.
  • Le Cyprès chauve de Floride
    Il est nommé «chauve» car il perd ses feuilles chaque hiver, ce qui est peu commun pour un conifère. Pouvant atteindre une taille maximale de 40 mètres, il est originaire des marais du sud-est des États-Unis et a été introduit en Europe au XIXe siècle grâce au jardinier du roi d’Angleterre.
  • Le Tulipier de Virginie
    Nommé ainsi pour sa fleur en forme de tulipe, cet arbre mesure environ 20 mètres dans nos régions contre 50 dans son habitat d’origine, le centre-ouest des États-Unis. En automne, il revêt de superbes coloris, ses feuilles passant du vert au jaune d’or puis au brun tabac. Ses fruits, ovales et brun foncé, persistent durant l’hiver. Un tulipier peut vivre jusqu’à 500 ans, seuls les arbres âgés de plus de 10 ans peuvent faire admirer leurs fleurs orangées vers mai-juin.
  • L'arbre de Judée
    Originaire du Moyen-Orient, ce genre comprend une dizaine d’espèces. On appellerait ainsi ce petit arbre en souvenir de Judas qui s’y serait pendu. Haut de 6 à 10 mètres, il possède un tronc souvent penché et tortueux à l’écorce noirâtre. Sa floraison parfumée s’effectue de mars à avril. Ses fleurs, du rose au pourpre, poussent également sur son tronc. Ses fruits en forme de fines gousses apparaissent en été.

Le saviez-vous ?
Créées par l’homme, les essences pourpres comme celle du hêtre ou de l’érable, sont des espèces ornementales qui n’existent pas à l’état naturel. 

Une programmation annuelle

Dans l'année l'équipe d'animation propose des événements dans ce cadre de verdure exceptionnel. 
De nombreux événements toute l'année à découvrir dans l'agenda

L’astre repose sans gravité, au cœur de la végétation ; une image surréaliste prend forme, pose les prémices d’une histoire fabuleuse. La Lune ne pouvait pas mieux tomber, dans cet écrin romantique et arboré. Habituellement insaisissable, elle prend ici de l’épaisseur et de la matière, et sa surface évoque d’ailleurs le béton granuleux des surfaces du centre-ville reconstruit. La comparaison entre cet objet et la ville portuaire ne s’arrête pas là : « Le Havre c’est comme la lune, c’est gris, c’est loin, personne n’y va et pourtant c’est un endroit fascinant.
Un lieu dans lequel l’œuvre renforcera cette atmosphère poétique, la portant ainsi à son acmé. Éclairée la nuit tombée, lorsque l’eau devient noire comme de l’encre, l’œuvre devient mirage.

Site Un Eté au Havre

EcoJardin

Le square Saint-Roch a obtenu le label écojardin en 2021, certifiant la gestion écologique du site

Le saviez-vous ?

Contemporaine de la tour François 1er, la pièce de ferronnerie en forme de trépier, située au bord du bassin est caractéristique d’une époque aux influences antiques. Retrouvée lors des travaux du bassin de Floride en 1876, elle pourrait être le vestige du premier sémaphore installé lors de la création du port en 1517. Selon une autre version, elle supportait un brasier dont la lueur annonçait l’ouverture des écluses et éclairait l’entrée des bassins pour les manœuvres. La couronne a été ajoutée à l’occasion de la visite de Napoléon 1er en 1810.

Contact

Square Saint-Roch
Avenue Foch
rue Othon Friesz - rue Raoul Dufy
76600 Le Havre 

Du 1er avril au 31 octobre : de 7h à 20h
Du 1er novembre au 31 mars : de 8h à 18h

Entrée libre et gratuite
Entrées : rue Raoul Dufy / rue Georges Braque / avenue Foch

LH nature

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