Redonner à la nature toute sa place

La Ville du Havre n’utilise plus du tout de produits chimiques pour entretenir ses espaces verts depuis 2012. Soit bien avant l’obligation réglementaire. En effet, de nombreuses études scientifiques ont démontré que ces produits étaient dangereux non seulement pour l’environnement (ces produits tuent aussi bien les espèces non désirées que les bourdons, les abeilles, les papillons ou les hérissons et les oiseaux qui s’en nourrissent) mais également pour la santé humaine. En 2019, la Ville du Havre a donc étendu ce principe à l’ensemble de ses espaces, y compris les cimetières et les terrains de sport. 

De nouvelles solutions écologiques ont donc été mises en place pour la gestion des indésirables comme la création de tapis végétaux. En pied d’arbre ou dans les cimetières, ces plantes sélectionnées prennent le pas sur la flore spontanée et indésirable. Choisis pour ne pas pousser trop en hauteur, les végétaux donnent un air de liberté. Parmi eux, des graminées à ne pas confondre avec des herbes sauvages ! La végétalisation des cimetières passe aussi par la plantation d’herbe ou de plantes à pousse lente qui facilitent et réduisent la fréquence de l’entretien

La gestion différenciée, c’est-à-dire une tonte plus ou moins régulière des espaces verts en fonction de l’usage des espaces (fréquent pour les pelouses très fréquentées à uniquement 2 fois par an pour les espaces les plus naturels), est pratiquée depuis plus de 15 ans par les jardiniers des espaces verts de la Ville du Havre, la gestion en îlots refuges a débutée en 2020. Ceux-ci sont des parties d’espaces verts qui ne sont plus tondues pendant 1 à 4 ans. Cela permet aux plantes de faire l’ensemble de leur cycle de vie naturel au fil des saisons (germination, croissance, floraison, fructification, dormance ou mort de la plante). Chacune de ces étapes bénéficient à une grande variété d’animaux qui :

• s’en nourrissent au rythme des étapes de ce cycle de vie des plantes : pour certains des graines comme le pinson ou le chardonneret élégant, d’autres des feuilles comme les chenilles des papillons ou les escargots, des fleurs pour tous les pollinisateurs ou encore des fruits comme les merles ou les fourmis ou même de la plante morte pour les vers de terre et de nombreux animaux du sol
•  y vivent comme par exemple les sauterelles, les mantes religieuses, les coccinelles ou les grenouilles et tritons adultes
• s’y reproduisent tels que les rouges-gorges ou les papillons (certains ont même besoin de plantes spécifiques appelées plantes hôtes pour cela). 

Et ces mêmes animaux nourrissent eux-mêmes certains prédateurs : les mésanges mangent par exemple les chenilles, les hérissons et les grives mangent des escargots. Tous ces animaux ne pourraient pas être présents sans une grande diversité de plantes faisant leur cycle de vie complet. Ainsi les îlots refuges permettent à ces animaux d’être présents au Havre, de s’y réfugier lorsque d’autres espaces sont tondus. Enfin, même s’ils ne sont pas tondus, ces espaces restent entretenus : les déchets sont ramassés et les abords des chemins et des routes sont fauchés. 

Ces espaces font également l’objet de suivis scientifiques. Il a ainsi été constaté qu’au bout de 2 ans de cette gestion, le nombre de papillons observés en moyenne en 2022 sur les îlots refuges était de 74 individus alors qu’il reste de 9 individus sur les espaces tondus de façon classique. 

Pour conserver ce patrimoine naturel, acceptons les herbes hautes et rappelons-nous que ce ne sont pas les herbes qui sont « sales » mais les déchets que les humains y jettent. 

Une gestion favorable à la biodiversité des prairies

9 Hectares d’espaces verts du Havre sont gérés par éco-pâturage, c’est-à-dire que plutôt que d’y passer avec des tondeuses ou des débroussailleuses, la Ville du Havre utilise des animaux pour entretenir ces espaces. Il s’agit la plupart du temps d’endroits en pente ou difficilement accessibles. Avec un cheptel de 35 moutons, 16 chèvres et 2 porcs de Bayeux. Cela permet de garder ces sites en prairie et ainsi éviter qu’ils se boisent progressivement, évolution naturelle d’un espace. Grâce à cette gestion plus douce qu’avec des tondeuses, ces prairies pâturées hébergent une faune et une flore diversifiée. En effet, même si ces animaux avalent occasionnellement quelques insectes en broutant l’herbe, la majorité a le temps de s’enfuir contrairement au passage d’engins motorisés. Ainsi, chenilles et papillons, bourdons, abeilles, criquets et sauterelles, et bien d’autres sont favorisés par cette gestion écologique. De plus, le fait que l’herbe soit broutée permet d’enrichir le sol avec les crottes des animaux, ce qui diversifie la flore et par conséquent les insectes qui en dépendent. 

Le fleurissement est conçu au centre horticole. Le même massif est « recopié » tous les quatre ans avec quelques adaptations. Cette année la conception d’un nouveau cycle est commencé en y accentuant  la notion de biodiversité :

• Suppression des plantes trop horticoles (Bégonia, Impatiens, Pétunia …) ne constituant pas une ressource en nourriture pour les pollinisateurs mais des leurres qui les épuisent
• Remplacement des plantes à fleurs doubles par des fleurs simples.
• Introduction de plantes sauvages ou régionales
• Passages de 50% à 75% de plantes mellifères ou entomophiles dans tout le fleurissement
• Massif créé avec des plantes plus résistantes à la sécheresse. 

La Ville du Havre, dans le cadre du plan 10 000 arbres entreprend depuis plusieurs années des opérations de reboisement pour la reconstitution de son patrimoine avec des essences adaptées pour entretenir ce véritable poumon vert du territoire. Il s'agit de renforcer la présence de l’arbre en milieu urbain et de favoriser la biodiversité. Il est prévu de planter 1 500 arbres en moyenne par an. 

Pour diversifier les plantations à l’échelle de la ville, les plantations sont réalisées selon 3 typologies d’implantation :

• des arbres isolés et en alignement sur espaces verts et sur sol minéral 
• des petites forêts urbaines dans des quartiers à faible présence arborée 
• des reboisements forestiers ponctuels dans les espaces plus naturels (à la forêt de Montgeon par exemple)

L'entretien des arbres par les services municipaux a évolué avec un plus grand respect de la nature : entretien plus adapté à leu épanouissement, arrêt de l’utilisation des produits phytosanitaires...
 

Les plantes envahissantes : 

• La Renouée du Japon, une plante introduite en Europe pour ses qualités ornementales mais qui envahit totalement les espaces en étouffant la végétation locale. 
• Les bambous, souvent plantés pour leur croissance rapide permettant de masquer facilement les jardins privés. Bien qu’autorisés à la vente, ils s’étendent très rapidement et colonisent même le voisinage. 
• Le Buddléia de David, souvent surnommé l’arbre aux papillons, fait également partie des espèces qu’on trouve dans les jardineries. Si celui-ci attire effectivement les papillons, il devient un piège pour eux, empêchant leur reproduction. 

Les plantes exotiques envahissantes dangereuses pour la santé humaine :

• La Berce du Caucase est reconnaissable à ses très grandes feuilles et sa hauteur dépassant les 1m50. Elle provoque de graves brûlures sur la peau du fait d’une réaction chimique avec les rayons du Soleil. 
  Consulter La Berce de Caucase dans Documents à télécharger
• L’ambroisie provoque d’importantes réactions allergiques, même pour les personnes n’ayant pas d’allergies connues. 
  Si vous détectez de l'ambroisie, le signalement peut se faire : 
  - En ligne via la plateforme Signalement Ambroisie ou l’application smartphone servant à géolocaliser l'ambroisie directement sur le terrain télécharge sur l'App Store ou Google Play 
  - par courriel à contact@signalement-ambroisie.fr
  - par téléphone au 0 972 376 888 (numéro pour assistance à l’utilisation de la plateforme ou toute question sur l'ambroisie)

Toute l'info dans la rubrique Animal en ville

« Verdissons Le Havre » est un dispositif permettant à tous les Havrais de fleurir les rues, de jardiner l’espace public et de favoriser la biodiversité en ville. Créé dans le cadre de la politique Le Havre Nature, ce dispositif est accessible dans tous les quartiers du Havre pour améliorer le cadre de vie avec plus de nature en ville.

Plus d'infos 

Le plan 10 000 arbres est un projet de mandat et représente un ambitieux programme de plantations avec pour objectifs de renforcer la présence de l’arbre en milieu urbain et de favoriser la biodiversité.
Il a été proposé de planter 1 500 arbres en moyenne par an. 
Afin de diversifier les plantations à l’échelle de la ville, les plantations sont réalisées selon 3 typologies d’implantation :

• des arbres isolés et en alignement sur espaces verts et sur sol minéral ;
• des petites forêts urbaines dans des quartiers à faible présence arborée ;
• des reboisements forestiers ponctuels dans les espaces plus naturels (à la forêt de Montgeon par exemple).

Le projet de plantation d’arbres dans les jardins de l’Hôtel de Ville est inscrit dans le cadre du plan    10 000 arbres afin de régénérer le patrimoine arboré vieillissant actuel tout en diversifiant les espèces.

La Ville du Havre mène de nombreux projets urbains au sein desquels des espaces autrefois minéraux (routes, parking, bâtiments) sont démolis pour être remplacés par de la nature. C’est notamment le cas de l’ancienne prison du quartier Danton, du parvis de l’église Saint-Joseph, du quai Southampton ou de la place du vieux marché. De nombreux sites passent ainsi d’un sol totalement minéral et imperméable à un sol naturel permettant aux eaux de pluie de s’infiltrer pour éviter des inondations et alimenter la nappe phréatique. Cette déminéralisation permet également de retrouver des sols avec de la vie (champignons, vers, insectes, etc…) indispensables à la croissance des végétaux. 

Le saviez-vous ?
Lorsque vous plantez une haie ou un massif de fleur, il est fortement déconseillé d’installer une bâche pour éviter d’avoir à désherber. En effet, les bâches et géotextiles sont la plupart du temps en matière plastique et empêchent le bon fonctionnement du sol, ralentissant la croissance des végétaux. En effet, le sol contient non seulement les racines des végétaux mais également des champignons et toute une faune qui vont permettre aux végétaux d’accéder facilement aux ressources dont il a besoin (eau, air, matière organique, sels minéraux, etc…). Les bâches empêchent la présence de ses organismes indispensables et donc appauvrissent les sols. Il est donc recommandé de privilégier le paillage ou d’installer des plantes rampantes qui vont couvrir le sol. 

Plus d’infos I Fiche-conseil