« Inscrire le Havre dans un projet très ambitieux de développement de l’axe Seine »

• lehavre.fr : Comment s’est passée votre arrivée au Havre et en Normandie ?

Florian Weyer : Si mon nom est d’origine alsacienne, je connais néanmoins la Normandie et la Seine, puisque je me suis occupé des routes nationales de Normandie durant trois années passées à Rouen, à partir de 2012. C’est ce à quoi me préparait ma formation de polytechnicien et d’ingénieur des Ponts et Chaussées. J’avais auparavant travaillé à l’information des voyageurs à bord des trains pour la SNCF. Plus tard, je me suis occupé de transports ferroviaire et fluvial en Alsace, avant de rejoindre, en 2019, le ministère en charge des Transports jusqu’à ma nomination au Havre. Ici, je découvre véritablement le transport maritime, domaine que je trouve passionnant, au même titre que la composante industrielle et logistique du territoire.

• lehavre.fr : Quelle est précisément votre mission au sein de HAROPA PORT ?

F.W. : Stéphane Raison, directeur général de HAROPA PORT, m’a confié la direction déléguée du port du Havre ainsi que le dossier de la transition numérique à l’échelle des trois ports du Havre, Rouen et Paris. Ma mission est donc d’inscrire Le Havre dans un projet très ambitieux de développement de l’axe Seine, dans toutes ses dimensions : industrielle, numérique, environnementale… Il s’agit ici d’identifier les complémentarités de chaque port pour dégager de nouvelles synergies et amplifier la dynamique portuaire positive que nous observons. Les questions de sûreté figurent évidemment elles aussi sur ma feuille de route.

• lehavre.fr : En 2021, le cap des trois millions de conteneurs traités a été franchi. Quels sont désormais les principaux enjeux pour la place du Havre ?

F.W. : Il s’agit de conforter et amplifier ces très bons résultats, Le Havre bénéficiant de capacités de traitement qui font actuellement défaut à ses concurrents. La mise en service des derniers postes à quai de Port 2000 participera prochainement à l’objectif de 3,5 millions de conteneurs à l’horizon 2025. Le projet stratégique, qui a été validé par les conseils de développement territorial de HAROPA Le Havre, Rouen et Paris, comporte un programme d’investissements d’1,3 milliard d’euros, dont 750 millions pour Le Havre, et affiche un objectif de 92 millions de tonnes de trafic maritime et 35 millions pour le fluvial d’ici 2025.

• lehavre.fr : Qu’en est-il des objectifs environnementaux ?

F.W. : La décarbonation – ou transition énergétique – est l’un des axes forts de notre projet : le développement de la filière éolienne en mer, l’accès fluvial à Port 2000 ou encore l’électrification des quais pour les paquebots accostant au terminal de croisières, par exemple. La pointe de Floride accueillera d’ailleurs d’ici peu un terminal de croisières moderne et emblématique. L’un des enjeux du développement des trafics est de voir les marchandises emprunter de plus en plus les modes alternatifs à la route : la voie fluviale et le ferroviaire devraient ainsi capter 20 % des conteneurs, contre 12 % actuellement. C’est ce que l’on appelle la multimodalité. Pour accroître nos parts de marché, nous devons être capables d’être les plus efficaces possible dans l’acheminement des biens, depuis les terminaux portuaires jusqu’aux clients. C’est un enjeu clé.

• lehavre.fr : Quelles sont, selon vous, les principales qualités qui vous permettront de mener à bien vos missions ?

F.W. : C’est une question difficile mais l’on me reconnaît généralement des capacités d’écoute, d’empathie et aussi d’entraînement que je souhaite mettre au service des 1 100 collaborateurs de la direction territoriale du Havre. J’espère également impulser une vision et apporter des idées neuves pour accélérer le développement du port.