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Les musiciens de DÉMOS signent de belles représentations

Au terme de la deuxième année de mise en œuvre du dispositif DÉMOS, les enfants ont enfin pu présenter leur travail devant un public, malgré les restrictions sanitaires.

La pandémie n’aura pas eu raison de la passion naissante de ces jeunes musiciens qui ont pu, cette année, répéter jusqu’au bout. L’organisation par petits groupes sans aucun « tutti » – temps de répétition rassemblant tous les pupitres – leur aura même permis quelques petits plaisirs puisqu’ils ont pu s’éloigner du programme commun pour travailler d’autres choses, comme la bande originale de la saga Harry Potter.

Pas d’orchestre, mais des représentations

Si le concert de fin d’année rassemblant les 105 élèves du Havre et de Gonfreville-l’Orcher n’a pas pu se tenir en raison des restrictions sanitaires, les apprentis musiciens ont pu présenter leur travail lors de représentations organisées par ateliers. Les élèves des écoles havraises se sont produits les 12 et 19 juin, et les élèves de Gonfreville le 24, devant des publics de parents, amis et professeurs, aussi fiers qu’enthousiastes. Une récompense pour ces jeunes qui ont travaillé dur pour maîtriser un instrument dont ils ignoraient tout il y a encore deux ans.

Accompagnés par l’orchestre composé par leurs professeurs, les élèves ont donc pu expérimenter la scène pour la première fois : une situation parfois stressante, notamment par la présence du public qui peut s’avérer impressionnante. Marouane, hautboïste de 10 ans, nous avoue qu’il a été un peu anxieux avant l’événement : « Il y aura beaucoup de monde dans la salle, y compris nos familles. On a envie de bien faire. » Mais au sortir de la représentation le 19 juin, ce sont de grands cris de victoire que les enfants ont poussés dans les loges, tant ils étaient fiers de leur prestation, mais aussi soudés et heureux : un véritable orchestre !

L’année prochaine sonnera la fin du dispositif DÉMOS pour ces 105 élèves : après trois ans de découverte de la musique et d’apprentissage d’un instrument, ils devraient pouvoir se produire sur la scène mythique de la grande salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris. Un moment qui promet d’être unique et de rester gravé à tout jamais dans leur mémoire. Et qui sait, pour certains d’entre eux, peut-être le début d’une belle et longue carrière de musicien.

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Marouane, élève hautboïste de Démos

Marouane, musicien épanoui

Si Marouane n’avait jamais joué auparavant, il est aujourd’hui devenu un musicien aguerri. Avec un soin et une précision qui forcent le respect, il monte devant nous les différentes pièces qui forment son hautbois, et met en place sa anche après l’avoir humidifiée. « Au début, c’était un peu dur, surtout d’apprendre à bien placer sa bouche. Mais maintenant, c’est plus facile. » Ces temps de répétition sonnent comme un véritable plaisir dans ses mots, et l’on comprend vite qu’ils représentent un moment particulier dans sa semaine à l’école : « Le temps passe vite quand on joue de la musique, on apprend des choses mais on s’amuse aussi. » Si le choix du hautbois s’est avéré un hasard pour lui, il en apprécie beaucoup la sonorité et nous confie qu’il aimerait continuer à le pratiquer après la fin du programme DÉMOS.

Le hautbois : référence de l'orchestre ou instrument des fous ? 
Issu de la famille des bois, à l’instar de la clarinette ou de la flûte traversière, le hautbois produit du son grâce au passage du souffle dans une anche, petite lamelle faite à partir de roseau. S’il existe des anches simples posées sur des becs, comme pour le saxophone par exemple, celle du hautbois est double et ne repose sur rien. Cela a la particularité de rendre le son de cet instrument très variable car sujet à de nombreuses contraintes physiques : en effet, température et hygrométrie peuvent faire varier l’état de l’anche et donc le son qui en résulte. Parmi les orchestres symphoniques, il existe d’ailleurs un cliché tenace : nombre de hautboïstes seraient devenus fous à cause de l’extrême versatilité de leur instrument, et du soin constant qu’ils devaient lui apporter. Si le timbre du hautbois peut être doux et très rond, il peut également devenir puissant et clair. C’est cette capacité qui fait de lui l’instrument de référence pour l’accordage de l’ensemble de l’orchestre : ainsi, c’est lui qui donne le « la » aux autres instruments afin qu’ils jouent à l’unisson.

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Marouane, élève hautboïste de Démos