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"Rien ne manquait à bord"

Françoise Bertrand, passagère Première Classe sur le paquebot Francee paquebot France

J’ai eu la chance d’embarquer entre Le Havre et New-York en mai 1968 afin de rejoindre mon époux, tout juste nommé adjoint au représentant de la Transat pour la côte ouest des États-Unis. J’étais alors à 22 ans maman d’une petite Anne de 9 mois, et d’autant plus intimidée que je voyageais en 1ère classe : le luxe était partout, dans la cabine, dans le service impeccable (je me souviens des jeunes stewards en gilet rouge), dans le décor… La descente de l’escalier menant à la salle de restaurant se faisait obligatoirement en robe longue et l’on y voyait un monde habillé comme on ne le fait plus aujourd’hui. La cuisine était divine et je garde précieusement les menus qui étaient de véritables petits chefs-d’œuvres, chaque jour différents. J’étais sidérée - et enchantée ! - par tout ce que je découvrais. Ma petite fille aussi, confiée à une nursery où rien ne manquait, comme partout sur le France d’ailleurs : théâtre, activités intellectuelles et sportives – je fréquentais assidûment les piscines extérieure et intérieure – ainsi que jeux, sauna… On ne s’ennuyait pas.
L’un des souvenirs les plus inoubliables est celui de l’arrivée au petit matin à New-York et la découverte, entre chien et loup, de la statue de la Liberté que l’on frôlait. Je n’étais pas la seule à avoir passé une nuit blanche pour n’en rien manquer. Ce fut ma première et dernière traversée transatlantique. Qu’un vestige du France arrive aujourd’hui au Havre est une émotion qui n’effacera pas le regret laissé par le « torpillage » de ce fleuron maritime.

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