Rendre à la nature les falaises et le plateau de Dollemard

La Ville du Havre et ses partenaires ont pour projet de rendre à la nature les falaises et le plateau de Dollemard, et ainsi valoriser ces espaces naturels et paysagers remarquables du Havre.

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© Alexander Ischchenko

Les origines du projet

Les falaises et le plateau de Dollemard font partie, comme la forêt de Montgeon, l’estuaire de la Seine ou le parc de Rouelles, des entités naturelles et paysagères remarquables du Havre qu’il est nécessaire de préserver et de valoriser. En effet, ce site abrite de nombreuses espèces animales et végétales typiques des falaises de craie de Seine-Maritime. C’est pour cela qu’elles ont été classées « Espace Naturel Sensible » depuis le Cap de la Hève jusqu’à la limite nord du Havre. L’ensemble des falaises et du littoral de la côte d’Albâtre, en plus d’être soumis à la loi littoral, font également l’objet d’un classement « Natura 2000 » visant à préserver ces milieux uniques de tout aménagement minéral.

Ces espaces ont fait l’objet pendant des décennies de pratiques privées qui ont fortement dégradé ce patrimoine naturel : décharges non autorisées, urbanisation sauvage, aménagements illégaux, stockage de déchets…

La Ville du Havre a donc pour projet avec ses partenaires de rendre à la nature l’ensemble du site des falaises de Dollemard en :

  • Réhabilitant le site naturel des anciennes décharges en pied de falaises
  • Supprimant les divers aménagements privés pour restaurer les milieux naturels sur le plateau
  • Permettant à chacun de profiter de ce patrimoine naturel sur un sentier piéton longeant le littoral
  • Facilitant l’accès au plateau de Dollemard par une piste cyclable et piétonne passant par le stade Gagarine

© Anne-Bettina Brunet

Accompagnement des anciens occupants

Une procédure de Déclaration d’Utilité Publique (DUP) est engagée en 2010 ; elle sera obtenue en 2012. Grâce à cet outil, la Ville du Havre a pu mener des acquisitions amiables jusqu’en 2019. Une procédure d’expropriation a été lancée auprès de 5 propriétaires de parcelles, ce qui représente 4 % des 40 hectares concernés.

Au total, 40 propriétaires et 50 occupants ont été concernés par ce projet d’acquisition foncière. L’ensemble des occupants du site a été accompagné par les services municipaux en fonction de chaque situation, soit à travers un accompagnement social, un relogement ou bien par une indemnité financière pour les occupants des jardins de loisirs.

Concertation avec les habitants

Une concertation avec les riverains a eu lieu entre septembre et décembre 2019. Plus de 300 personnes ont été réunies lors d’ateliers publics et 80 personnes lors d’une visite guidée. En outre, une vingtaine de réunions ont eu lieu avec les différents usagers du plateau : agriculteurs, associations, clubs canins…

Cette concertation a permis de dessiner l’avenir du site et les aménagements à réaliser.

Sur les 40 hectares du projet, la Ville du Havre a rétrocédé 23 hectares au Conservatoire du littoral (soit la bande de terres qui longe le trait de côte aussi appelée Espace naturel sensible). Le Conservatoire procédera à la restauration écologique du site et permettra au Département de la Seine-Maritime d’aménager le sentier du littoral.

Pour sa part, la Ville du Havre s’est engagée à restaurer 17 hectares entre le stade Youri Gagarine et le bord de falaise.

© Anne-Bettina Brunet

Restaurer les milieux naturels

Ainsi, à l’automne 2021, un vaste chantier est engagé pour supprimer les nuisances. Au total, 400 tonnes de déchets ont été évacuées dont 30 tonnes de déchets amiantés et 5 tonnes de déchets dangereux (pneus, bouteilles de gaz, produits polluants…).

En septembre 2022, les travaux de restauration des milieux et paysages naturels ont débuté en conformité avec la norme AFNOR NF X90-100 de génie écologique, à savoir :

  • ensemencement des prairies avec une récolte de graines locales
  • suppression des végétaux exotiques envahissants (herbes de la pampa, renouées asiatiques) et abattage des cyprès (défavorables à la biodiversité locale)
  • création d’une haie de branchages avec les cyprès abattus
  • création des haies champêtres et pose de clôtures adaptées aux pratiques agricoles et de pâturage

Il est aujourd'hui possible d’observer sur ce domaine une biodiversité très riche avec plus de 400 espèces de faune et de flore recensées dont des chevreuils, une grande diversité de papillons, différents amphibiens dans les mares, une flore typique des bords de falaises, et beaucoup d’oiseaux comme le faucon pèlerin ou divers oiseaux de bord de mer. 

Le nouveau Parc des Falaises du Havre

En parallèle, la Ville du Havre a procédé à d'autres aménagements :

  • réalisation de 2 parkings végétalisés et perméables
  • création d’un chemin piéton et cyclable de près d'1 km en stabilisé renforcé (perméable)
  • création d’une halte cyclable, avec un point d’eau potable et une station de gonflage et de réparation des vélos, à la jonction avec l’euro-véloroute n°4 (Vélomaritime®)
  • fermeture de l’impasse Stendhal
  • suppression de l’enrobé de cette voirie

Le Parc des Falaises du Havre propose un cheminement piéton et cyclable en pleine nature, à travers les milieux naturels du plateau de Dollemard pour savourer les paysages champêtres, boisements, mares, prairies naturelles et pâturées, et rejoindre un panorama exceptionnel sur la mer.

Parmi les activités conservées, on retrouve les deux clubs canins déjà présents sur le site, du pâturage équestre et des terres exploitées en agriculture raisonnée.

Si le site est accessible au public depuis l'été 2023, des aménagements restent à réaliser :

  • implantation de mobiliers (tables, bancs, agrès ludiques…)
  • restauration écologique des 3 mares en septembre (après la période de reproduction des amphibiens)
  • restauration écologique de la partie Sud du plateau de l’Espace Naturel Sensible par le Conservatoire

Pour ce projet de Parc des falaises du Havre, la Ville a investi 700 000 euros dans les acquisitions foncières et 2 millions d’euros pour les travaux d’aménagement. La collectivité a reçu le soutien de la Région Normandie pour 430 000 euros, l’Office français de la biodiversité pour 300 000 euros et la CDC Biodiversité pour 50 000 euros.