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Pouvez-vous présenter succinctement votre parcours ?
Ma pratique artistique englobe la sculpture, la peinture, l’installation ou encore le film. Je suis également enseignante à la Rijksakademie à Amsterdam et à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, où j’avais étudié après mon cursus d’histoire de l’art à l’École du Louvre. Mes premières expositions personnelles datent de 2008. Depuis, j’expose régulièrement en France comme à l’étranger.
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Quels supports privilégiez-vous pour vous exprimer artistiquement ?
Le principe de mon travail est de déployer différentes séries d’œuvres, que ce soit en peinture, en sculpture ou en vidéo. Je travaille de manière intuitive, puis j’analyse les pièces réalisées dans un second temps, pour développer les éléments qui m’intéressent. Dans le temps, les séries s’enrichissent pour constituer des ensembles, des « masses critiques », chaque nouvelle pièce s’articulant avec les précédentes. Tout en étant pluridisciplinaire, j’ai développé des affinités avec certaines pratiques. Par exemple, je crée mes films avec beaucoup de plaisir, c’est un processus assez joueur. Mon travail était jusqu’ici essentiellement visuel et abstrait. La présence au Portique de textes et d’images plutôt narratives représente une nouvelle étape.
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Comment est né votre lien avec Le Portique ?
J’ai été invitée à proposer une œuvre pour l’édition 2023 de la manifestation Un Été Au Havre, sous la direction artistique de Gaël Charbau. J’y ai poursuivi mes réflexions sur les objets et leur image, sur la notion d’original et de copie, en imaginant un nuancier de couleurs inspiré des vitraux créés par la maître-verrière Marguerite Huré pour l’église Saint-Joseph. J’ai eu l’idée de reprendre et d’augmenter ces séquences colorées sur la façade en verre de la gare. Sur son parvis, j’ai également proposé une grande sculpture en bronze oxydé, qui est une copie transformée, et à plus petite échelle, de la flèche de l’église. C’est à cette occasion que j'ai rencontré Patrick Lebret, directeur du Portique.
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Quelle approche avez-vous adoptée pour cette exposition ?
J’ai eu envie de tester de nouveaux formats. J’avais réalisé, en 2024, des expositions plutôt rétrospectives à la Fondation Giuliani à Rome et au Today Art Museum à Pékin, qui m’ont permis de repenser et finaliser des séries d’œuvres existantes, ainsi que d’essayer de nouvelles formes en suivant une autre méthode de travail. C’est la suite de ce processus qui est en œuvre au Portique.
J’avais l’habitude de travailler des films courts, sans son. Cette fois, j’ai choisi des images issues de mes archives suivant un type de montage différent, plus rapide, en incluant une bande sonore, ce qui est très rare pour moi, et en testant un mode d’installation que je n’ai jamais utilisé jusque-là. Pour la première fois également, je travaille avec des textes installés dans l’espace. Cette prolongation de mes précédentes recherches me permet, d’une certaine manière, de clarifier et d’approfondir mes pièces existantes. En parcourant les différentes salles du Portique, le visiteur pourra découvrir plusieurs installations qui mêlent textes, images fixes et en mouvement, et des sons spatialisés. Au gré de sa déambulation, chacun fait sa propre expérience et son propre montage.
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Comment interpréter le titre de votre exposition ?
Le titre « Loop and wip » m’est littéralement venu au cours d’un rêve dans lequel c’était le nom d’un jeu. Loop renvoie à la notion de boucle, mais ressemble aussi à « louper » en français. Wip est également polysémique, c’est la traduction de « balayer », mais cela peut aussi s’entendre comme le verbe to weep qui signifie « pleurer ». « Boucler et balayer » résonne avec le travail sur les images – visuelles ou écrites – présenté au Portique, où elles apparaissent accompagnées de textes dans des montages rapides ou elliptiques, rythmés de façons variées.
Le Havre
