L'ensemble architectural du Havre fait figure de référence par son inventivité et sa singularité. Depuis qu’Auguste Perret en fit un laboratoire de modernité en mettant le béton en pleine lumière, l'élan s’est poursuivi avec de grandes signatures, dont Oscar Niemeyer, Jean Nouvel et bien d'autres architectes. Le Havre continue de cultiver sa différence architecturale, de susciter l’audace tant dans la conception que dans l’usage des édifices quelle que soit leur vocation : culturelle, artistique, sportive, économique ou éducative.
Une architecture en mouvement
Fusion entre art et architecture
Le Volcan, œuvre de l’architecte brésilien Oscar Niemeyer, achève en courbes la reconstruction et ouvre au Havre la voie à de nouvelles réalisations d’architectes de renommée internationale.
Prouesse architecturale, l’ensemble monumental de 22 mètres de hauteur pour le grand Volcan et de plus de 12 000 m² au total, séduit par le dialogue instauré entre ses courbes audacieuses et le cadre urbain orthogonal de Perret. Oscar Niemeyer montre ici l’aspect malléable de son matériau favori, le béton. L’espace, accessible par des jeux de rampes et escaliers qui multiplient les points de vue, propose une promenade architecturale.
Cet espace culturel (théâtre, scène nationale et bibliothèque considérée comme l’une des plus originales en France) est un haut lieu de création et de diffusion du spectacle vivant.
Le saviez-vous ?
Inauguré en 1982, le Volcan obtient le label Scène nationale au début des années 1990.
Une réalisation visionnaire depuis 1961
En bord de mer et à l’entrée du port, le MuMa offre une architecture moderne caractérisée par l’espace et la lumière. Pionnier dans sa conception comme dans sa fonction initiale, le bâtiment de verre et d'acier abrite l’une des plus prestigieuses collections impressionnistes en région.
La culture accessible à tous
André Malraux, ministre des Affaires culturelles, inaugure en 1961 le premier Musée–Maison de la culture de France. L’objectif est de transformer le musée en un organisme vivant et ouvert aux arts grâce à la modularité de l’espace central : musée, cinéma, salle de concert, de spectacle ou de conférence... Dans la vaste nef transparente, l’espace se veut fluide, flexible. En 1967, baptisé musée Malraux, il est exclusivement consacré aux beaux-arts. Restructuré par les architectes Emmanuelle et Laurent Baudouin entre 1995 et 1999, puis rénové en 2006 suite à d’importants legs Senn-Foulds, le musée est rebaptisé MuMa à l’occasion de son 50ème anniversaire.
Courbes vertigineuses
Inaugurée en 2006, la BU centrale est l’œuvre des architectes René et Phine-Week Dottelonde. D’une surface de près de 8 500 m², elle recèle une véritable surprise architecturale : la rigidité de sa façade dissimule un monde de courbes vertigineuses qui s’épanouissent à l’intérieur et se révèlent dès l’atrium. L’escalier hélicoïdal de la BU distribue chacun des niveaux qui sont autant d’unités de travail où les élèves étudient dans la plus grande sérénité. Cette pièce maîtresse formidablement ajustée aux courbes sensuelles de l’atrium permet aujourd’hui à la bibliothèque d’être la vitrine de l’Université du Havre. Ce service commun de documentation, ouvert à tous les habitants, enregistre plus de 350 000 entrées à l’année.
Signé par Jean Nouvel, l’un des plus grands architectes français contemporains, le complexe aquatique s’inscrit dans le renouveau urbain des quartiers sud du Havre entamé à la suite de la transformation, en 2009, des docks Vauban en centre commercial. L’édifice est situé à proximité d’autres réalisations (CCI, Sciences Po, École nationale supérieure maritime, Cité numérique…) signées par des architectes renommés, témoignant de la volonté du Havre de continuer à incarner la modernité architecturale.
Sophistication et apparente simplicité
Les Bains des Docks surprennent d’abord par leur langage géométrique d’une grande sobriété. Jean Nouvel a souhaité créer un contraste entre la rigueur extérieure de l’édifice, parallélépipède en béton gris légèrement métallisé, et sa sophistication intérieure : sur 5 000 m², les volumes cubiques subtilement imbriqués isolent les espaces sans les cloisonner. Pièces et bassins s’enchaînent ou s’emboîtent dans un univers géométrique d'un blanc immaculé qui s’anime selon les effets changeants de la lumière.
Le saviez-vous ?
En juin 2018, Les Bains des Docks arrivent en tête du classement des piscines urbaines les plus cool du monde, établi par le quotidien britannique The Daily Telegraph.
Une architecture sobre qui conserve l'esprit des Docks Café
Créé en 2012, ce projet de restructuration a été mené par les architectes Paul Andreu et Thomas Richez. Les enveloppes des bâtiments existants sont réhabilitées dans l’esprit des Docks Café : la longueur, et la largeur du bâtiment avec ses trois pignons qui donnent à lire les nefs, perdurent. La silhouette globale du bâtiment est conservée. Le nouveau volume créé, abritant les deux salles de congrès, est habillé d’un bardage alu anodisé teinté de couleur bronze. Il est inséré entre deux "rues intérieures" qui offrent une perméabilité au sein de ce bâtiment longiligne et permet une connexion avec le quartier plus au sud.
Le Carré des Docks, centre des congrès et parc d’expositions permet au Havre de s’inscrire pleinement comme une destination de tourisme d’affaires.
Un tiers-lieu d'innovation
Véritable signal de 36 m de hauteur à l’architecture audacieuse, La Cité Numérique est au cœur du campus de centre-ville, au carrefour de l’enseignement supérieur et de la recherche, ainsi qu’à l’interface du port et du tissu économique : tout un symbole pour ce lieu d’échanges, de formation, de croissance des entreprises et de développement de projets dans le champ de l’innovation et du digital. Dans cet édifice où s’installent également l’École de Management de Normandie (EM Normandie - Business School) et l’école 42 Le Havre, le nouvel équipement communautaire jette des ponts entre acteurs privés, institutions publiques, monde scientifique, entrepreneurial et académique. La Cité Numérique dispose d’une terrasse panoramique dont la vue inédite donne sur le port et les bassins de la Cité Océane.
Du café au renouveau urbain
Symboles du rôle du Havre dans l’importation du café au 19e siècle, les Docks Vauban ont été réhabilités pour devenir un marqueur de la transformation des quartiers sud du Havre.
Face au Carré des Docks, les Docks Vauban (datant du milieu du XIXème) ont entamé une seconde vie devenant, après leur réaménagement par Reichen et Robert (spécialistes de la reconversion de sites industriels), un centre de commerces et de loisirs pour une « balade shopping » où l’on retrouve une soixantaine d’enseignes tendance, liées à la culture, à la mode, au sport et à l’équipement de la maison mais aussi un complexe cinématographique et des restaurants à la cuisine «saveurs du monde».
Les saviez-vous ?
En 1875, pas moins de 780 000 sacs de café transitent par les docks entrepôts. Le dernier sac sort en 1997.
Un chef-d'œuvre d'architecture réhabilité
Le plan pentagonal de la halle aux poissons a été imposé aux architectes Charles Fabre et Jean Le Soudier qui réalisent l’un des bâtiments de la reconstruction les plus aboutis.
Son traitement très noble est le résultat de l’utilisation du langage architectural de Auguste Perret : on retrouve par exemple un système similaire de rotonde avec plafond à caissons dans la salle circulaire du Palais des Congrès de Versailles par Pierre-Édouard Lambert (1957-1967).
Après une première ouverture au public à l'été 2021, la Halle aux Poissons poursuit sa réinvention pour devenir un nouveau lieu de vie, d’échanges et de convivialité au cœur de la ville du Havre.
Une allure industrielle et contemporaine
Cette passerelle moderne longue de 105 m enjambe le bassin du Commerce, offrant tout à la fois un panorama unique sur Le Volcan, en même temps qu’une expérience ludique de traversée du bassin en raison de l’accentuation prononcée de la courbe de son tablier. Elle a été conçue selon la technique du pont à haubans en 1969 par Guillaume Gillet, Grand prix de Rome en 1946.
Considérée comme l'une de ses plus belles réalisations, la passerelle a été primée lors de la toute première édition du Concours des plus beaux ouvrages métalliques en 1972.
Un stade polyvalent dernière génération
Le stade Océane, créé par l'architecte Luc Delamain est un complexe emblématique du dynamisme de l’agglomération, un véritable lieu de vie, d’échanges et de partage. Inauguré le jeudi 12 juillet 2012, il génère un flux permanent d’animations sportives et culturelles.
Arène à l'anglaise et lieu d'accueil polyvalent, le Stade Océane a été pensé pour donner envie au public de prendre part aux événements et de vivre des expériences riches en émotions.
Excellente visibilité, proximité inédite entre le spectateur et les joueurs, vision panoramique exceptionnelle en haut des tribunes, facilités de circulation et convivialité sont autant de caractéristiques particulières des stades de dernière génération. Le Stade Océane a été conçu sur ce modèle.
Ce stade est le premier stade en France à produire plus d'énergie qu'il n'en consomme. Ce positionnement exemplaire relève de choix techniques innovants en matière d'économie d'énergie.
Le Stade Océane a été lauréat au concours du Nouveau Stade 2013.
Jeu de sons
Le Tétris est une salle de spectacles très originale, avec une façade multicolore composée de conteneurs, construite dans l’enceinte du Fort de Tourneville où résident plus d’une trentaine d’artistes et structures culturelles.
Créé en 2013, cet espace culturel principalement dédié au monde large des musiques actuelles, a été construit dans l’enceinte du fort de Tourneville (ancien bastion militaire du milieu du XIX ème siècle puis casernement). Le Tétris, réalisé par le archirectes Laurent Martin et Vincent Duteurtre, marquant une nouvelle étape dans la physionomie du lieu, bouscule la sobriété du site.
Véritable signe architectural, le Tetris fait un clin d’œil à la vocation maritime du Havre en déclinant une façade et des modules d’accueil ou de travail reprenant les codes du conteneur.
Le bâtiment s’organise autour d’une « rue intérieure » pensée comme la colonne vertébrale du complexe. Elle est un lieu de circulation et d’échange entre d’un côté, salles de spectacles (800 personnes de jauge pour l’une, moins de 200 pour la seconde) et de l’autre, studios de répétition, espace d’exposition, loges, bureaux et locaux annexes. Enfin, sa façade principale construite en conteneurs multicolores (référence à l’activité maritime du Havre) apporte une touche originale.
Une architecture au service de l’enseignement et de l’économie
La Chambre de Commerce et d’Industrie (René Dottelonde et Phine Weeke-Dottelonde) construite sur une partie remblayée du bassin Vauban, marque l’entrée de ville.
Véritable vaisseau urbain, l’École Nationale Supérieure Maritime – ENSM (Pacôme Bommier et Laurent Pérusat de l’agence AIA Associés) se dresse telle une figure de proue le long du quai du Cameroun.
Situées dans un quartier commerçant et animé, les Halles Centrales ont retrouvé leur emplacement d’avant-guerre. Conçues en 1960 par André Le Donné, Charles Fabre et Jean Le Sourdier, réaménagées en 1999, elles se caractérisent par une couverture voûtée à laquelle s’adjoignent des auvents sur le pourtour, abritant des boutiques. Elles conservent leur vocation de marché de détail.