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Culture

Lisa Mandel, invitée du Weekend à buller

Les 8 et 9 octobre, Lisa Mandel, auteure et éditrice de BD, est l’invitée d’honneur du Week-end à buller, deux journées pour fêter la bande dessinée à la bibliothèque Oscar Niemeyer.

Publié le 30/09/2022

  • lehavre.fr : Comment s’est effectué le rapprochement entre Le Havre et vous ?

Lisa Mandel : C’est une ville que je ne connaissais pas avant d’avoir été contactée par l’équipe du Week-end à buller. L’idée d’un projet centré autour de mon travail et de ma maison d’édition m’a évidemment séduite, autant que le lieu de la manifestation : la bibliothèque Oscar Niemeyer est extraordinaire !

  • lehavre.fr : Quel sera le programme de ce week-end, où vous n’allez sans doute pas beaucoup « buller » ?

L.M. : De nombreux rendez-vous attendent le public car je suis loin d’être seule à représenter la BD. J’aurai d’abord le plaisir de faire visiter l’exposition « Exemplaire » qui permet, à travers une quinzaine de pages, de découvrir le travail de création de ma BD Une année exemplaire et de s’immerger dans mon univers. Je m’étais lancé le défi en 2019 de publier une page sur les réseaux sociaux, pendant une année et chaque jour. Parmi les ateliers et autres réjouissances de ce week-end, on trouvera aussi les dessins d’Élodie Shanta, une projection continue du film dédié au couple d’auteurs de BD havrais Riff et Édith, ou encore une présentation de la fanzinothèque associative havraise Uzine, parallèlement à leur exposition. Il y a aussi dans mon exposition l’installation de trois bureaux de trois époques différentes (années 40, années 80 et aujourd’hui) pour illustrer l’évolution du métier d’auteur de BD.

  • lehavre.fr : Cette question et celle du statut d’auteur vous tiennent particulièrement à cœur…

LM. : J’ai longtemps travaillé avec de grands éditeurs et constaté la dégradation du traitement de l’auteur dans la chaîne du livre. Devenu la variable d’ajustement, ce dernier voit ses avances et ses droits d’auteur diminuer, les contrats devenir de plus en plus injustes, par exemple concernant la cession de ses droits pour l’audiovisuel. Très contrariée par cette évolution, et d’entendre que l’on ne pouvait rien y faire, j’ai choisi de tenter l’autoédition pour Une année exemplaire. Du coup, mon ami Antoine Vittecoq et moi-même avons créé notre propre structure éditoriale alternative, en nous entourant d’une équipe de professionnels et d’une douzaine d’excellents auteurs tentés de rejoindre cette aventure rendue possible par le financement participatif.

  • lehavre.fr : En quoi cette participation au Week-end à buller est-elle importante pour vous ?

L.M. : Déjà pour pouvoir partager notre expérience et sensibiliser le public au métier d’auteur, bien éloigné parfois du fantasme que chacun peut en avoir. Bien sûr, il est primordial pour moi de mettre en avant mon travail et surtout d’aller physiquement à la rencontre des publics. J’adore rencontrer les lecteurs en vrai, écouter leurs remarques, partager aussi leurs émotions et témoignages sur ce que la lecture a pu faire naître en eux. C’est le public qui me fait avancer. Sans lui, je ne ferais pas de livres !

  • lehavre.fr : Vous allez aussi participer à des séances de dédicace. D’autres moments privilégiés ?

L.M. : Grâce à la présence de librairies partenaires sur l’événement, j’aurai grand plaisir à dédicacer Une année exemplaire, objet de l’exposition, ainsi que mon tout nouvel album, Se rétablir, consacré au rétablissement de patients souffrant mentalement. La santé mentale est un thème encore souvent tabou. L’aspect du rétablissement, plus souvent abordé dans les pays anglo-saxons qu’ici, apporte de l’optimisme et de l’espoir. Le livre raconte de vrais parcours de vie et de prise d’autonomie. Je veux aussi partager cela avec le public havrais.

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