Ludovic Louis, trompettiste en concert aux Nuits Suspendues 2024

Publié le 04/07/2024

• lehavre.fr : Comment passe-t-on des bancs du conservatoire Arthur Honegger au statut de musicien internationalement reconnu ?

Ludovic Louis : (rires) À force de persévérance et en croyant en soi. J’ai aussi eu la chance de faire de belles rencontres car j’ai toujours été de l’avant, bien décidé à franchir à chaque fois de nouvelles étapes pour vivre ma passion.

• lehavre.fr : D’où vient cette dernière ?

L.L. : Mes parents mélomanes m’ont fait écouter de la musique très tôt, du jazz aux musiques latines. Mon grand-père était violoniste et il y a avait aussi un piano à la maison. Au conservatoire, je me suis laissé porter et me suis orienté vers la trompette classique, sans jamais penser que je deviendrais professionnel.

• lehavre.fr : À quel moment l’avez-vous envisagé ?

L.L. : Après le bac, quand je me suis retrouvé dans une filière où je ne me reconnaissais pas. J’ai alors décidé de donner toutes ses chances à la musique. Dès lors, j’ai été moteur de mon destin et j’ai rencontré des personnes qui m’ont aiguillé, conseillé. Quand une porte s’entrouvrait, je la poussais, toujours avec l’idée de n’avoir jamais de regrets. J’ai toujours gardé confiance, même dans les moments difficiles.

• lehavre.fr : En allant à Paris, beaucoup de portes se sont ouvertes justement…

L.L. : Quand j’étais au Havre, premier prix du conservatoire en poche, je me suis dit qu’un jour je jouerais à Paris. Une fois là-bas, je voulais jouer avec un grand artiste : ce fut Florent Pagny qui m’a demandé de monter pour lui une section de cuivres après m’avoir entendu dans un concert de musique cubaine. Puis je me suis lancé le défi d’accompagner un grand artiste international : la rencontre avec Lenny Kravitz a débouché sur une collaboration avec trois disques et trois tournées mondiales en dix ans. Ensuite, j’avais envie de jouer comme comédien et l’on m’a proposé le rôle dans The Eddy, mini-série sur Netflix réalisée par Damien Chazelle.

• lehavre.fr : Et puis la musique du grand film hollywoodien Babylon du même réalisateur…

L.L. : En effet ! Les solos de trompette de la bande originale reflétaient l’âge d’or d’Hollywood à l’époque où arrivait le cinéma parlant. Cette expérience et ce succès mondial m’ont aussi donné confiance pour passer à l’étape suivante : devenir un artiste solo, avec mes propres concerts et albums. C’est le cas depuis 2021 avec la sortie de Rebirth puis de mon nouvel album If Everything Is Written au printemps 2024.

• lehavre.fr : Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

L.L. : C’est une compilation de mes goûts et influences. Elle se nourrit du mouvement de la vie et de ses perspectives heureuses. Dans la mesure du possible, nous pouvons tous améliorer notre histoire et faire en sorte qu’elle soit belle. Construit au fil des ans, l’album invite des amis comme l’actrice Rossy De Palma qui nous offre sa voix pour une poésie en français. Gail Ann Dorsey, bassiste de David Bowie, y interprète également le titre phare. Le disque est un retour aux choses simples et fondamentales.

• lehavre.fr : Le titre du nouvel album signifie « Si tout est écrit ». Pensez-vous que c’était le cas pour votre parcours ?

L.L. : (rires) Je ne sais pas mais j’espère que oui. Dans ce titre – et sur la photo de la pochette – c’est le gamin de la rue du Bois-au-Coq qui parle… Pensait-il qu’il ferait tout ce qu’il a accompli aujourd’hui ? Il lui reste en tout cas des rêves : celle d’une grande tournée en France et à l’étranger, de jouer dans des films… En attendant, je suis ému de me produire à domicile et de revenir dans cette ville que j’adore et qui abrite le HAC Football dont je suis un fervent supporter.

Nuits Suspendues
Ludovic Louis se produira sur la scène du festival Nuits Suspendues le 21 juillet à 16h
Découvrez toute la programmation sur le site nuits-suspendues.lehavre.fr