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Culture

Alizée Bayssat et Augustin Manaranche, créateurs du projet collectif Graffitigre

Du 15 octobre au 30 novembre, l’exposition « Le Grand Imagier du Havre » révèle les dessins réalisés par les enfants autour de 38 mots qui caractérisent notre ville. Plus de 2 000 œuvres en herbe, également en ligne !

Publié le 17/10/2022

  • lehavre.fr : Qu’est-ce que Graffitigre ?

Graffitigre : C’est le nom que nous avons donné à notre duo et à son projet de création d’un grand imagier participatif, en ligne, à partir de dessins d’enfants invités à envoyer leurs productions autour de mots ou thèmes choisis. 

  • lehavre.fr : Comment vous est venue cette idée ?

Graffitigre : Il y a quelques années, lors d’un long voyage en voiture avec notre nièce d’à peine cinq ans et à qui nous avions proposé de faire des dessins. Comme elle apprenait à lire et écrire, elle les associait à des mots, comme un imagier. La spontanéité, l’inventivité et les détails inattendus que nous y avons décelés nous ont donné l’idée d’élargir le principe à d’autres enfants, d’abord de notre entourage. Puis nous avons dû changer de site pour accueillir tous les dessins et développer notre concept. Nos métiers sont designer et graphiste, ce projet reste associatif.

  • lehavre.fr :  Comment cette idée a-t-elle germé au Havre ?

Graffitigre : Tous deux vivant à Clermont-Ferrand, nous étions venus au Havre dans le cadre de la manifestation Une Saison Graphique. De passage à la bibliothèque Oscar Niemeyer, nous avions laissé un flyer de Graffitigre, espérant que des parents s’en saisiraient pour y faire participer leurs enfants. Finalement, le réseau des médiateurs nous a contactés ! Il y a tout juste un an, nous avons commencé à travailler avec eux sur le projet de Grand Imagier du Havre.

  • lehavre.fr :  Quelles en sont les particularités ?

Graffitigre : Nous avons identifié, grâce aux médiateurs et de manière créative, 38 mots qui caractérisent la ville : béton, cargo, lumière, coquillage, Volcan, Frites à Victor… Ils ont depuis servi dans les ateliers menés avec les enfants, invités à tirer au sort celui sur lequel ils travailleraient, en gravure, en tampon, ou à l’aide de gommettes, par exemple. Les plus de 2 000 dessins produits ont tous été numérisés. Ils seront présentés pour la toute première fois dans l’exposition qui débute à Oscar Niemeyer, avec des relais dans les autres bibliothèques du réseau. Et d’autres surprises…

  • lehavre.fr :  Lesquelles ?

Graffitigre : Des illustrateurs professionnels ont eux aussi été invités à s’emparer des 38 mots. Leur production est présentée. La bibliothèque patrimoniale Armand Salacrou croise également les dessins et les mots avec des images d’archives. Un imagier papier, sous forme d’un livre de 80 pages, est édité et mis gratuitement à disposition. Bien sûr, l’ensemble est visible en ligne sur un site dédié. Par ailleurs, beaucoup de rendez-vous et d’ateliers sont organisés ces prochaines semaines par le réseau des bibliothèques, en accès libre ou sur inscription.

  • lehavre.fr : Que retenez-vous de cette expérience ?

Graffitigre : C’est une grande première pour nous ! Nous sommes ravis de la participation des enfants et aussi de l’ouverture proposée par les bibliothèques à d’autres publics, comme les parents ou les seniors. Nous sommes convaincus que tout le monde sait dessiner. Graffitigre reste néanmoins pour nous un dispositif destiné aux enfants.

  • lehavre.fr :  Quels bénéfices en tirent-ils ? 

Graffitigre : Notre imagier permet de mettre en lumière leurs dessins ce qui participe à accroître la confiance en soi, le sens du partage et l’esprit collectif. Ils découvrent aussi par ce biais le visage collaboratif d’internet et des outils multimédias. Cela aiguise enfin leur curiosité et élargit leur vocabulaire à travers les dessins de leurs semblables. Le projet d’imagier Graffitigre vit toute l’année via notre site, à travers des défis lancés les mercredis ou encore le concours d’été, à partir d’un thème, d’une couleur… 

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