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Comment est née votre vocation de comédienne ?
Ma famille m’a très tôt emmenée voir des spectacles. J’étais plutôt timide, mais en classe, en apprenant le monologue de L’Avare, j’ai ressenti une émotion si forte qu’elle m’a presque saisie physiquement. Inscrite au Théâtre des Bains Douches dès 9 ans, j’ai bénéficié d’un ancrage artistique précoce. Ensuite, les choses se sont enchaînées naturellement. J’ai suivi les cours d’art dramatique au conservatoire Arthur Honegger avant de rejoindre l’académie Charles Dullin et, en 2006, d’entrer au Conservatoire national supérieur d’art dramatique. J’ai commencé à jouer en 2009. En 2014, j’ai co-mis en scène Le Révizor de Nicolas Gogol, qui a tourné plus de 120 fois. Cette expérience m’a révélé que j’aimais aussi diriger des acteurs et surtout travailler en équipe avec tous les métiers qui font le théâtre.
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Jusqu’à créer votre propre compagnie…
En 2019, en effet, pour monter ≈ [Presque égal à] avec Pauline Devinat. La première représentation a eu lieu au Havre, au Volcan, en 2021. La Compagnie du 4 Septembre m’a permis de poursuivre des projets ambitieux avec des artistes fidèles, dans un cadre où la créativité circule librement. Le jeu et la mise en scène sont deux passions complémentaires, je ne veux pas choisir entre elles.
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Comment s’est déroulée votre nomination comme pensionnaire de la Comédie-Française ?
Je travaille depuis plus de dix ans avec la Compagnie des Petits Champs, dirigée par Clément Hervieu-Léger et Daniel San Pedro. Cet été, nous répétions Nous, les héros de Jean-Luc Lagarce, lorsque Clément Hervieu-Léger – devenu administrateur général de la Comédie-Française – m’a proposé d’intégrer la troupe. Je n’y avais jamais pensé ! La surprise a été immense. Depuis le 1er décembre 2025, je suis pensionnaire avec un contrat annuel renouvelable. C’est un engagement très fort qui réclame une grande disponibilité et un rythme dense auquel, heureusement, je suis habituée.
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Cela implique aussi un changement personnel important. Comment le vivez-vous ?
Oui, c’est un véritable tournant. Je suis une jeune maman et nous allons déménager du Havre vers Paris. C’est un concours de circonstances, mais aussi un choix de vie. Je m’y prépare avec enthousiasme, même si cela demande de la souplesse.
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Qu’attendez-vous de cette nouvelle étape ?
Progresser. Jouer aux côtés de grands acteurs, porter des textes majeurs, travailler avec différents metteurs en scène. Le théâtre est un art d’expérience où chaque rencontre compte. J’attends beaucoup de ces échanges humains et artistiques
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Dans quelles pièces allez-vous jouer cette saison ?
Je ferai ma première apparition dans Six personnages en quête d’auteur de Pirandello, mis en scène par Marina Hands, au Théâtre du Vieux Colombier (l’un des théâtres de la Comédie-Française) à partir du 20 janvier 2026. Puis je jouerai dans La Ballade de Souchon, mise en scène par Françoise Gillard, et dans Lumières, lumières, lumières de la dramaturge québécoise Évelyne de la Chenelière, pièce montée par Florent Siaud.
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Que devient la Compagnie du 4 Septembre ?
Elle ne s’arrête pas. Princesse de Pierre continue sa tournée dans les établissements scolaires. Être pensionnaire n’interdit pas d’autres projets. J’ai toujours des envies de mise en scène et je compte les poursuivre dès que le calendrier me le permettra.
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On vous retrouve également au cinéma…
Oui, je suis à l’affiche du film La Condition, sorti le 10 décembre. Là encore, il s’agissait d’une circonstance heureuse, l’audition m’ayant été proposée à l’occasion d’un spectacle. C’est un plaisir de naviguer entre les arts. Cela enrichit ma pratique et me relance chaque fois dans l’inconnu, ce que j’aime profondément dans ce métier.
Le Havre
