Un support pour la postérité
Sur près de 80 pages, le fanzine New Camera Work laisse la part belle à l’image. Le texte se fait discret, laissant au lecteur la liberté d’interpréter les images selon sa propre sensibilité. « Nous avons voulu que chacun puisse se laisser porter, sans explication imposée », explique David Hauguel, cofondateur du projet avec Frédéric Betsch.
Pour ces deux passionnés, l’envie de créer ce fanzine est née d’un constat partagé : « Le meilleur moyen de faire vivre nos photos, c’est de les incarner dans un support qui dure : le papier », affirme David Hauguel. Aussi valorisante soit-elle, l’exposition reste un moment éphémère : « Une exposition ne dure que quelques semaines… et laisse peu de traces. »
La liberté d'expérimenter
Leur démarche s’inscrit dans une volonté de partage et d’expérimentation. Le premier numéro, centré sur Le Havre et ses environs, rassemble des clichés argentiques choisis pour leur résonance et leur complémentarité. « Nous voulions qu’il y ait un fil rouge, mais sans que ce soit trop limitatif », précise David Hauguel. Chacun a apporté une quarantaine de clichés, puis le duo a opéré une sélection commune, découvrant des regards croisés sur la ville : « Nous avions été touchés par les mêmes angles, parfois sans s’en rendre compte. »
Le nom du fanzine New Camera Work n’est pas anodin. « C’est un clin d’œil à la première revue de photos, Camera Work, fondée par Alfred Stieglitz au début du XXe siècle, explique David Hauguel. Nous aimons bien l’idée d’expérimentation et montrer différentes techniques, comme le faisait Stieglitz à l’époque. » Le retour de la pellicule, les essais avec des appareils anciens ou des films périmés traduisent cette envie de renouer avec le geste, la matière et l’imprévu. « C’est aussi ça le privilège de l’amateur : expérimenter, jouer et laisser une place à l’accident heureux. »
Trois numéros par an
Le premier exemplaire du fanzine a rencontré un bel accueil lors de l’événement de lancement, qui s'est tenu place du Vieux Marché. Entre passion, créativité et attachement à leur ville, l’aventure de David Hauguel et Frédéric Betsch ne fait que commencer. Trois numéros par an sont déjà prévus, chacun explorant de nouvelles thématiques, de nouveaux formats et ouvrant la porte à d’autres photographes invités, pour continuer à faire évoluer le projet et surprendre les lecteurs à chaque parution.
Le Havre
