« Les émotions que j’aime transmettre à travers mes images sont la joie et la bonne humeur. »
Publié le 8 décembre 2025
Illustratrice depuis vingt-cinq ans, Marina Rouzé signe les images du conte L'Arche de Noël. Entre pinceaux, couleurs et imagination, elle ouvre les portes de son atelier où la magie de Noël prend vie à main levée.
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Comment avez-vous abordé la création des illustrations pour ce nouveau conte de Noël ?
C’est ma deuxième participation au conte de Noël. J’avais déjà illustré celui de 2023 qui faisait écho aux Jeux olympiques. L’appel à projets, lancé par la Ville du Havre, m’a permis de proposer une illustration, et j’ai été sélectionnée. Je connaissais donc le fonctionnement : un véritable travail collectif avec l’auteur et l’équipe du projet. Raoul Dollat rédige le texte et supervise également la scénographie de l’exposition. Tout est coordonné pour que les illustrations du livre reflètent l’ambiance de l’exposition.
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Comment organisez-vous votre travail pour que les illustrations s’accordent avec le projet global du conte ?
Il existe un cahier des charges détaillé, page par page : nombre de personnages, décor, ambiance… C’est plus encadré que pour mes livres habituels, mais cela garantit une parfaite cohérence avec l’exposition. Je choisis néanmoins les angles de vue, les compositions et les lumières, et c’est là que s’exprime ma liberté d’illustratrice.
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Vous avez travaillé entièrement à la main. Pourquoi ce choix dans un monde très numérique ?
Pour ce projet, la technique traditionnelle s’est imposée naturellement. J’ai travaillé à l’acrylique, parfois avec un peu d’encre. J’aime ce contact direct avec la matière : il y a des « heureux hasards » que seule la peinture permet. Chaque illustration me demande deux à trois jours de travail, soit près de deux mois pour réaliser l’ensemble du conte.
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Vous avez déjà illustré seize livres jeunesse. Que représente ce conte de Noël dans votre parcours ?
C’est un projet particulier, car il vit deux fois : dans le livre et dans l’exposition. Les visiteurs découvrent les personnages grandeur nature, les automates, les décors, puis retrouvent la même atmosphère dans les pages. Cette double vie des images, je la trouve magique. Et, pour moi, c’est un plaisir de voir mes peintures dialoguer avec tout un univers scénographique.
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Quelles ont été vos inspirations pour illustrer la couverture du conte avec le Père Noël sur un éléphant ?
C’est la seule illustration sans consigne particulière. J’ai voulu une image intrigante, qui donne envie de tourner la page. On y voit des enfants et le Père Noël installés sur le dos d’un éléphant, montant sur une passerelle vers une destination inconnue… En écho au titre, cette scène introduit la thématique du conte : un Noël qui sort des sentiers battus, sans tout révéler d’emblée. L’éléphant, symbole de force et de bienveillance, est aussi très apprécié des enfants.
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Que souhaitez-vous transmettre à travers vos images ?
Avant tout, de la joie et de la bonne humeur. Les couleurs, la bonhomie des personnages, les visages souriants, les animaux complices… Même si les scènes s’appuient sur le texte, je cherche toujours à insuffler un esprit optimiste et gai à travers mes illustrations.
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Quels sont vos prochains projets ?
Je poursuis ma collaboration avec Raphaël Casartelli, l’auteur du livre jeunesse T’as les crocs, Croco ! publié aux éditions Beurre salé, que j’ai eu grand plaisir à illustrer. En parallèle, je participe à un projet pédagogique avec les élèves de l’école primaire Observatoire Zurich, pour leur faire découvrir tout le processus de création d’un livre, du dessin à la mise en page. Ce livre collectif sera imprimé à la fin de l’année scolaire.
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Est-ce vrai que vous cachez une girafe dans chacun de vos livres ?
Oui, depuis mon tout premier ! C’est mon clin d’œil secret. Une petite girafe se glisse toujours quelque part dans l’image. Parfois, les enfants la repèrent et me la montrent fièrement pendant les ateliers. J’aime aussi ajouter d’autres petits animaux, des détails cachés, des micro-scènes : cela donne envie de feuilleter encore et encore.
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