Publié le 20/06/2025
Le 23 juin marque le départ de Psycyclette : 310 km à vélo en cinq jours vers Paris, aux côtés de patients, soignants et bénévoles de l’Unafam, pour changer le regard sur les troubles psychiques.
À découvrir lors de La Journée en forme
Décrétée Grande Cause nationale en 2025, la santé mentale est une réalité qui concerne presque un Français sur cinq. Bien que fréquents, la schizophrénie, la bipolarité, la dépression, les troubles anxieux et les troubles obsessionnels compulsifs restent pourtant invisibles aux yeux de tous. Patients et proches doivent souvent affronter les regards, l’incompréhension et les jugements hâtifs.
Pour combattre les préjugés, l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam) participe à La Journée en forme du 22 juin, organisée par la Ville du Havre. Présents sur la place du Général de Gaulle de 14h à 18h, les membres de l’association, devenue une référence en matière de santé mentale et d’accompagnement des proches, seront là pour vous accueillir. Le stand servira également de point de ralliement aux soixante participants normands de Psycyclette, venus des quatre coins de la région. Ils vous invitent à pédaler avec eux lors d’un tour de chauffe dans le centre-ville, prologue de leur vrai départ le lendemain.
Une aventure de cinq jours à vélo
Du 23 au 27 juin, les cyclistes relèveront le défi de parcourir 310 kilomètres en cinq jours, à travers six villes : Le Havre, Valliquerville, Sotteville-lès-Rouen, Vernon, Triel-sur- Seine et Levallois-Perret, où se trouve le siège social de l’Unafam. Portée par la Région Normandie, cette action de sensibilisation bénéficie également du soutien de l’antenne du Rotary Club du Havre.
« Au-delà des mots, je crois au témoignage par les faits, souvent plus éloquents auprès du public », explique Dominique Deffis, membre du conseil d'administration de l'Unafam nationale. À chaque étape, les cyclistes engageront des rencontres, des échanges et des animations pour faire évoluer les mentalités et encourager la sensibilisation et l’inclusion. « Cet événement peut faire comprendre aux gens que les personnes souffrant de troubles psychiques sont des citoyens comme les autres, qui ont le droit de faire du sport, d’avoir des projets et une vie remplie », ajoute Jean Gastiger, coordinateur de l’association au Havre.
L'Unafam en quelques chiffres
359
points d’accueil partout en France
16 300
familles adhérentes
1 800
bénévoles
58 000
personnes aidées chaque année
Patients et soignants se lancent dans l’aventure
À l’espace Raymond Queneau de l’hôpital Pierre Janet, trois binômes patients-soignants se sont engagés pour le grand départ. « Je participe à Psycyclette pour montrer que le handicap invisible existe, celui qu’on ne voit pas forcément sur mon visage », confie Capucine Petitcollot, patiente à l’hôpital. « Faire du sport m’aide à prendre du recul sur mes difficultés quotidiennes. Des amis de Toulouse ont participé à Psycyclette et m’en ont parlé avec beaucoup d’émotion. J’espérais pouvoir le faire un jour », ajoute-t-elle. Gaël Dugast, Lionel Lebourg et Benoit Étiemble accompagnent leurs patients dans cette aventure inédite. « Avoir un projet sportif et thérapeutique qui s’inscrit dans la durée comme celui-là est assez rare. C’est une opportunité de lutter contre les symptômes négatifs de la maladie, comme l’isolement social et la perte de motivation, en s’impliquant collectivement dans un projet à moyen terme prometteur d’aventure, de sport et de dépassement de soi », explique Gaël Dugast, infirmier au centre d'activités et d'animations de l'hôpital.
Côté matériel, le magasin havrais Cyclable vient en renfort pour réviser les vélos de l’équipe. Cinq sorties sportives les ont remis en selle pour se préparer physiquement à relever le challenge : la première au parc forestier de Montgeon, l’une en reconnaissance d’une étape du parcours reliant Le Havre au pont de Normandie et d’autres en conditions réelles, avec l’objectif de parcourir 60 kilomètres en une journée. Côté prise en charge, un soignant sur trois assurera à tour de rôle la conduite du camion accompagnateur, prêt à intervenir en cas de besoin et chargé de matériel sportif, thérapeutique, d’intendance alimentaire et d’effets personnels. « Je suis contente d’utiliser mes compétences en cyclisme et de pouvoir le faire », conclut Capucine Petitcollot, enthousiasmée par l'événement.