Éco-pâturage

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© Philippe Bréard

Depuis la fin de l'année 2018, la Ville du Havre fait appel à un cheptel d'animaux pour entretenir une partie de ses espaces verts : cette pratique appelée éco-pâturage a de nombreuses vertus. Dans le cadre de sa politique publique Le Havre Nature, la ville fait ainsi valoir sa volonté d'aller vers des pratiques responsables, durables et écologiques. 

Un cheptel d'animaux rustiques locaux 

Il ne s'agit pas simplement de faire appel à des animaux pour remplacer les hommes ou les machines : la démarche de l'éco-pâturage entamée par la Ville du Havre a également pour but de protéger la biodiversité en développant un cheptel composé d'espèces locales, anciennes et rares. En effet, délaissées par les élevages qui recherchent une productivité optimale pour la viande, le lait ou encore la laine, les races rustiques qui ont été sélectionnées sont adaptées à la végétation et au climat normands. 

Ainsi, la composition actuelle du cheptel de la ville reflète parfaitement le territoire qu'il occupe :

  • 16 brebis et 2 béliers avranchins (race normande)
  • 13 brebis et 1 bélier roussins de la Hague (race normande)
  • 7 brebis et 1 bélier des Landes de Bretagne (race bretonne)
  • 12 chèvres des fossés, spécialiste des ronces et végétations difficiles d'accès (race du grande ouest)
  • 2 porcs de Bayeux, une espèce menacée que la ville s'engage ainsi à préserver (race normande)
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Écopâturage

Les nombreuses vertus de l'éco-pâturage

Le fait de remplacer les méthodes d'entretien mécaniques ou chimiques des espaces verts par de l'éco-pâturage présente de très nombreux bienfaits, aussi bien pour la commune que pour ses habitants. 

Bienfaits d'ordre environnemental

  • protège les sols de l'utilisation de désherbants et autres produits chimiques polluants
  • protège l'atmosphère du dégagement de CO2 engendré par l'utilisation d'engins mécaniques fonctionnant avec des énergies fossiles
  • participe à la fertilisation écologique des sols grâce aux déjections animales
  • permet de lutter de façon responsable contre les espèces végétales invasives
  • valorise le "patrimoine vivant" en participant à la protection et à la réhabilitation de certaines espèces rares et menacées
  • de façon générale, participe à la protection et au développement de la biodiversité aussi bien animale que végétale  

Bienfaits d'ordre social

  • réduit la pénibilité du travail des jardiniers qui entretiennent les espaces verts
  • renforce le lien social des quartiers concernés en créant un lieu de rencontre et d'animation
  • offre un atout pédagogique pour les enseignants et animateurs d'association, centres de loisirs, EPHAD...
  • prend soin de la santé des havrais en évitant la pollution engendrée par les engins mécaniques et les produits chimiques
  • réduit également la pollution sonore engendrée par l'utilisation d'engins mécaniques

Bienfaits d'ordre financier

  • réduit les coûts d'entretien des espaces verts en évitant le recours à des engins coûteux et qui nécessitent de l'entretien et du carburant
  • permet d'entretenir à moindre coûts les zones difficiles d'accès (zones humides, broussailles, sous-bois, milieu pentu...)

Près de 5 hectares entretenus 

Aujourd'hui, ce sont près de 8,6 hectares de zones enherbées de 17 sites différents qui sont entretenues par le cheptel de la Ville du Havre : vous pourrez ainsi les apercevoir en plein travail dans les douves du Fort de Tourneville, dans le parc forestier de Montgeon, aux Jardins suspendus ou encore sur l'espace Jules Verne à côté de la patinoire. Logés dans un enclos mobile et soignés par un zootechnicien employé par la municipalité et spécialement formé pour garantir leur bien-être, les animaux devraient, dans les années à venir, entretenir jusqu'à 21 hectares d'espaces verts répartis sur toute la ville. De quoi faire varier leurs menus !