Clayton Joutet, réalisateur vidéaste

• Comment êtes-vous devenu réalisateur indépendant ?

Ayant grandi en Grande-Bretagne, je ne suis arrivé qu’à l’adolescence en région havraise. Pour mes études, j’ai rejoint l'École Supérieure d'Art et Design Le Havre-Rouen (ESADHaR), au Havre, où j’ai obtenu un master de design graphique. J’ai aussi décroché le master de l’École de Recherche Graphique de Bruxelles. Ma pratique de la photo, comme de la vidéo, a orienté ma carrière. En 2014, j’ai créé une agence de communication avant de m’installer à mon compte en 2022 en tant que réalisateur-vidéaste.

• En quoi consiste précisément votre activité ?

Je suis réalisateur mais pas au sens cinématographique du terme. Le monde du cinéma est très compartimenté, chacun y ayant une tâche très précise. Dans mon univers, celui de la vidéo d’entreprise, du documentaire ou encore de la vidéo web, je dois pouvoir tout faire : de l’écriture au montage, de la colorimétrie au choix de l’habillage sonore. Je suis d’ailleurs musicien, à la fois compositeur et guitariste. Pour moi, 50 % de l’émotion émanant d’une vidéo provient de son habillage musical. Mon travail, quel que soit le client, est de cerner ses objectifs et de réaliser une vidéo qui aille dans le sens de ses besoins. Ce n’est donc pas seulement l’aspect esthétique qu’il faut privilégier mais l’histoire et parfois le côté humain.

• Travaillez-vous aussi sur du clip vidéo musical ?

Oui, même si ce n’est pas la plus grande partie de mon activité. J’ai récemment réalisé le clip L’homme qui recule de l’artiste havrais JOB et, l’an dernier, également le clip d’une chanson contre le harcèlement avec les élèves de l’école Jehan-de-Grouchy II, qui a été lauréate régionale du concours « Non au harcèlement ». Cette expérience m’a donné de la visibilité, ce qui n’est pas étranger au fait que la Ville du Havre m’ait contacté pour Les Révélations.

• Ce rendez-vous autour de l’éducation à l’image revient du 24 au 27 avril. Quel sera votre rôle ?

Mon profil de vidéaste a plu. C’est donc par ce prisme qu’aura lieu l’initiation à l’image, ouverte à toutes les techniques, ce qui permettra aussi de mettre l’accent sur la « débrouillardise » nécessaire de celui qui, pour réussir, doit être bon sur à peu près tout. Mon rôle sera de montrer la vidéo comme je la vis au quotidien aux 800 élèves qui participeront à l’aventure du plateau de tournage du Quai des images, aux Docks Vauban, les 24 et 25 avril, ainsi qu’au grand public le 26 avril.

• Comment se déroulera l’expérience au Quai des images ?

 Je serai réalisateur sur le plateau principal. L’initiation s’effectuera à travers le tournage d’un clip, par équipe de cinq élèves durant les deux journées scolaires, ou par groupe d’amis, famille pour la journée grand public. La thématique choisie est « Super héros ». Chaque groupe pourra donc réaliser son clip de 10 à 15 secondes, au format vertical qui est celui des smartphones, soit des dizaines de vidéos rien que pour les scolaires ! Après le choix d’un scénario par le groupe, ses membres passeront au maquillage, au déguisement, à la chorégraphie avant de rejoindre le plateau équipé d’un fond vert pour créer un décor d’arrière-plan lors du montage. Une partie des élèves fera l’expérience de la réalisation et du cadrage, en régie et aux tourelles équipées de caméras, en filmant ce qui se passe sur le plateau. Ce qu’ils tourneront sera diffusé en direct sur le Quai des images ainsi que dans le centre commercial des Docks Vauban.

• Ce sera donc une expérience immersive totale…

Ce sera une véritable machine à produire des clips, qui alimenteront les réseaux sociaux des Révélations, comme ceux des participants, j’imagine. Pour cette belle aventure, je pourrai compter sur l’aide de Gattaca Studio, des élèves du lycée Saint-Vincent-de-Paul spécialisés dans la photo et la communication visuelle, ainsi que sur l’ensemble des bénévoles.