Les jardins de l'Abbaye de Graville

Romantisme et patrimoine culturel

Parc, jardin et espace naturel

Ilôt de quiétude, les jardins de l’Abbaye de Graville habillent un lieu hautement historique avec de superbes panoramas sur la ville et l’estuaire de la Seine.

Lieu mystérieux, empreint d’histoire et de légendes, l’Abbaye de Graville incarne à merveille la rencontre du passé et du présent. En admirant les différents panoramas des terrasses, le visiteur ne pourra qu’être saisi du paradoxe entre le charme immobile de ce site et l’activité portuaire et industrielle incessante du Havre et de l’estuaire. Le romantisme et la quiétude du lieu résident dans ses jardins en terrasse et dans son cimetière du XIXe siècle, le plus ancien de la ville. 
Parmi les tombes anciennes, adossé contre l’abbatiale, un cèdre du Liban vieux de plus de 150 ans, fait dorénavant partie des arbres remarquables de France.

Les jardins de l’Abbaye ont obtenu le label écojardin en 2021, certifiant la gestion écologique du site.

Site des musées d'Art et d'Histoire

Ermitage au VIe siècle, l’abbaye devient lieu de pèlerinage au IXesiècle par la présence temporaire des reliques de Sainte-Honorine, lesquelles rejoindront plus tard la ville de Conflans. Au XIe siècle sous l’impulsion de Guillaume Malet de Graville, compagnon de Guillaume le Conquérant, est entreprise la construction de l’église dans le style roman. Le style gothique fera son apparition lors de la reconstruction du chœur au XIIIe siècle. 
Au fil des siècles, plusieurs ordres se succéderont à la tête de l’abbaye : Bénédictins, Augustins et Génovéfains (Sainte-Geneviève). 

Au XIIIesiècle, les chanoines y cultivent des légumes et des fruits.

Au XVIe siècle, en 1562, les Huguenots occupent Le Havre et livrent le port à la flotte anglaise. En 1563, le maréchal de Brissac venant reprendre la ville, installe son quartier général au prieuré et l’église est transformée en écurie.

Au XVIIIe siècle, en 1787, une partie de l’église et du cloître est détruite par un incendie. Le prieuré est mis en vente en 1790 comme bien national. Il est tour à tour prison, dépôt de munitions, hôpital, école et enfin musée depuis 1926.

Au XIXesiècle, pour remercier la Sainte Vierge qui aurait évité l’invasion du Havre par les Prussiens, des mères chrétiennes font ériger une statue en 1870 dans les jardins. Faute de moyens suffisants, elle n’avait pu être recouverte d’une couche d’argent. Endommagée lors des bombardements de 1944, une nouvelle statue, identique à la précédente fut coulée et érigée à la même place dans les jardins en 1985. La tête de l’œuvre originale est conservée au sein du musée

Les terrasses

Elles ont été aménagées en jardin dès 1935 puis restaurées en 1986 afin de restituer à l’abbaye un plus large environnement naturel. L’ensemble des terrasses bénéficie d’une exposition plein sud qui permet au visiteur de profiter du moindre rayon de soleil. En descendant quelques marches vers la deuxième terrasse intérieure, ne manquez pas le parterre de pavés et silex, en forme de rosace. Sur la gauche, une allée de gravier mène à une petite place entourée d’ifs, à l’abri du vent. De l’autre côté, un vieil escalier de pierre donne accès à la troisième terrasse intérieure où les élégants ifs d’Irlande, disposés de manière symétrique, entourent une ancienne fontaine. Autour du parterre de gazon, des bancs permettent au visiteur d’admirer, d’un côté, une vue d’ensemble sur la ville, et de l’autre, le bâtiment de l’abbaye situé juste au-dessus.

La vierge noire

Les jardins en terrasse sont dominés par une Vierge de six mètres de haut, dessinée par Froc-Robert suite au vœu de l’association des Mères chrétiennes pour ériger une statue si la ville n’était pas envahie par les Prussiens en 1870. Resté brut, le métal qui devait être recouvert d’argent a noirci, d’où le nom de Vierge noire.

Côté ouest

En contrebas, une parcelle est réservée aux plantes vivaces, dont des iris nains, géraniums vivaces, chardons et campanules. Un petit mur en pierre recouvert de lierre encadre ce parterre multicolore. On y retrouve du jasmin, de la sauge, du thym, des clématites, des arums et des rosiers grimpants, ainsi que des bulbes de narcisses en hiver.

Près de la statue de la Vierge Noire

Une terrasse aménagée incarne tout le raffinement des jardins à la française. Dans un style paysager régi par la symétrie, deux massifs de plantes annuelles égayent les extrémités de cet espace, bordé d’une haie d’ifs et d’une lignée de tilleuls, de chaque côté de la grille.

Le long des cheminements piétonniers

Dans la cour intérieure, à l’abri des vieux murs de pierre et de silex du cloître, le visiteur profitera d’une vue imprenable sur l’estuaire, de l’église Saint-Vincent au pont de Normandie. Les terrasses sud du jardin sont également visibles avec les immenses ifs d’Irlande dont le vent a tronqué les sommets.
En remontant vers une partie plus boisée et sauvage, sur la gauche de l’abbaye, la sente des Génovéfains étroite et bordée d’un talus d’aubépines et d’ifs, vous conduira au parking Elisée Reclus. Le long de cette sente, certains murs recouverts de lierre accompagnent des massifs de plantes vivaces, des nepetas et des pins mugo. 
Du parking, on emprunte un parcours piétonnier en lacets pour rejoindre le théâtre de verdure. Un splendide massif de rosiers rugosa s’illumine de pétales rose vif pendant la saison estivale. Ici, la nature s’exprime pleinement. Les acacias, houx, cytises, bouleaux, érables et noisetiers forment un dôme de verdure dont les reflets nuancés inondent le chemin au moindre rayon de soleil. Au sein des boisements qui entourent les jardins, vous pouvez observer une grande diversité d’oiseaux allant des plus petits comme le roitelet triple-bandeau au plus gros comme certains rapaces (épervier, buse, faucon crécerelle, chevêche d’Athéna, etc).

Le théâtre de verdure

Exploitant une dépression naturelle, cet espace est construit sur le modèle d’un amphithéâtre. En contre-bas, un cercle de pavé s’improvise scène de théâtre lors de spectacles en tout genre. 
On y retrouve des rosiers rugueux, des acacias... Beaucoup de visiteurs ont élu ce “cirque“ comme endroit privilégié pour se détendre ou méditer dans un cadre bucolique. À emprunter à partir du parking Pablo Picasso ou de la sente des Génovéfains, le charmant escalier couvert d’une voute naturelle de cornouillier est idéal pour une promenade à l’ombre.

Entourant l’abbaye de Graville, le plus ancien cimetière du Havre dégage une atmosphère romanesque. Au milieu des sépultures trône majestueusement le cèdre du Liban adossé à l’abbaye. Son dôme de branches finement enchevêtrées veille sur les tombes, comme celles de Jean-Baptiste Eyriès et de Jules Tellier, blanchies par les années.
Ce cimetière est un lieu rare où le temps semble s’être arrêté. Il y règne une ambiance paisible et intemporelle qui invite au recueillement. 
En remontant vers la partie haute du cimetière, se dressent sur une pente de verdure, les cinq stèles de la famille Lefèvre, proches de Victor Hugo. De l’autre côté de l’abbaye, un carré de sépultures entoure le vieux cèdre du Liban.

  • Visite de l'Abbaye de Graville
  • Exposition
  • Ateliers
  • Bassins
  • Sculptures 
  • Parcours de géocaching à l'abbaye
    Besoin d’une idée de sortie en famille mêlant Histoire et culture, grand air et verdure ? À l’initiative de l’association des Abbayes de Normandie, l’équipe des Musées d’Art et d’Histoire a mis en place un parcours dans les jardins de Graville. Ce nouveau parcours vous permet de retracer l’histoire millénaire du site de Graville de manière amusante, et cela même si l’abbaye est fermée. L’itinéraire réalisé dans les jardins de l’abbaye de Graville compte une géocache officielle localisable via l’application Géocaching (gratuite). À partir de cette cache, 5 autres caches non géolocalisées sont à découvrir sur le site. Avec votre téléphone portable, scannez les Qrcodes que vous trouverez au fur et à mesure, écoutez les capsules sonores et devenez incollable sur l’Abbaye de Graville !

Le saviez-vous ?

Parmi les tombes pour la plupart peu évocatrices, deux stèles portent des épitaphes de Victor Hugo, aujourd’hui illisibles mais retranscrites à l’accueil du musée. Une autre nous interpelle, “Ici repose César Joseph Régnault“, car la vie de cette personne aurait inspiré l’écrivain pour créer le personnage de Jean Valjean dans “Les misérables“. 
Négociant de son état, de bonne réputation, il aurait été conduit au suicide par des articles de presse évoquant les menaces d’un maître-chanteur, prêt à révéler le passé de bagnard de ce notable.
Le mystère demeure d’autant plus que Victor Hugo était lié à la famille Vacquerie originaire du Havre et fait du hasard, plusieurs artères du quartier font référence aux “Misérables“ : impasse Cosette, impasse Javert, rue Fantine, escalier Jean Valjean.

Informations pratiques

Les jardins de l'Abbaye de Graville
• à l’est, par la rue de l’Abbaye
• à l’ouest, par la rue Élisée Reclus
76600 Le Havre 

Ouvert tous les jours

  • de 7h à 20h du 1er avril au 31 octobre 
  • de 8h à 18h du 1er novembre au 31 mars

LH nature

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