Publié le 23/07/2025
À partir de la mi-juillet, la Ville du Havre lance un chantier hors normes sur les anciennes décharges de Dollemard. Cofinancé à hauteur de 22 millions d’euros par l’État via l’ADEME, ce projet vise à sécuriser les falaises, traiter 312 000 m³ de déchets et restaurer un site naturel classé Natura 2000.
Un site exceptionnel à reconquérir
Situé en contrebas des falaises havraises, le site de Dollemard a accueilli pendant des décennies des déchets venant principalement de la filière du bâtiment. Fermé au début des années 2000, il est aujourd’hui fortement exposé à l’érosion marine, qui entraîne une pollution progressive du littoral. Classé Natura 2000 pour la richesse de ses habitats naturels, il abrite à la fois des espèces protégées… et des plantes invasives. La Ville du Havre engage aujourd’hui 11,6 M€ pour sa réhabilitation dans le cadre du plan national de résorption des décharges littorales, avec un soutien exceptionnel de l’ADEME à hauteur de 22 M€, et de la Région Normandie pour 3,7 M€.
Un chantier inédit, en deux grandes étapes
Le chantier, jamais réalisé à une telle échelle sur falaise, mobilisera des moyens techniques complexes sur plusieurs années. Une plateforme de tri sera installée en bas de falaise, tandis qu’une grue remontera les matériaux jusqu’à une seconde plateforme pour un tri plus fin, avant leur valorisation ou traitement en site spécialisé.
La première phase concerne la zone centrale du site (205 000 m³ de déchets) et s'étalera jusqu’en 2028. Elle débute dès la mi-juillet 2025 avec l’installation de clôtures, bases vie et plateformes, la pose de filets pare-pierre, puis l’installation d’une grue et d’un échafaudage entre septembre et novembre. Le terrassement à proprement parler commencera en janvier 2026.
Un chantier mené dans le respect de la biodiversité
Avant le démarrage des travaux, une étude environnementale approfondie a révélé la richesse écologique du site de Dollemard : 173 espèces végétales, 82 espèces d’oiseaux dont une quarantaine de nicheuses, 9 espèces de chauves-souris ainsi que des reptiles et petits mammifères. Pour préserver cet écosystème unique, le groupe Tersen, a qui a été confiée la réalisation des travaux, a mis en place un ensemble de mesures visant à éviter, réduire et accompagner les impacts du chantier sur la faune et la flore.
- Ajustement du périmètre pour éviter les habitats sensibles
- Travaux planifiés hors des périodes de reproduction
- Limitation de l’éclairage nocturne
- Réutilisation des anciennes voies pour limiter l’emprise au sol
- Pose de barriérage spécifique pour protéger la faune locale
- Collecte et resemis de graines d’espèces rares (ex. : Vesce bigarrée)
- Aménagement de refuges pour reptiles et petits mammifères (pierriers, hibernaculums)
- Installation d’une station de lavage pour prévenir la dispersion d’espèces invasives
- Restauration des milieux naturels sur place après chantier
- Installation de nichoirs et gîtes pour accompagner le retour de la biodiversité
Toute la période du chantier sera également suivie par des écologues naturalistes qui surveilleront la présence des espèces et l’efficacité des mesures mises en œuvre.
Découvrez le début du chantier en images
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