Les escaliers côté ville

De la chapelle d'Ingouville à l'Abbaye de Graville

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Délimité par un dénivelé dénommé la "costière", séparant la ville haute de la ville basse, Le Havre compte près d’une centaine d’escaliers ayant tous leur propre histoire. Venez admirer les deux plus anciens bâtiments havrais !

© Philippe Bréard
Départ proposé : Chapelle d'Ingouville
pied : 2h30 / vélo : 55 min
Distance : 10 km
Parcours libre    

Histoire

Plus à l’Est sur la côte, cette promenade, entre sites spirituels et lieux de mémoire sociale, propose de remonter le temps, avant la fondation du Havre. Cette portion de territoire révèle également les agrandissements successifs que connaît Le Havre à partir de la fin du XIXème siècle jusqu’à nos jours : quartiers pavillonnaires et cités nouvelles appartiennent à l’épopée des grands ensembles et témoignent d’une occupation plus ancienne.
Découvrez la chapelle d'Ingouville, joyau édifié en 1480 par Jean Mallet de Graville, classé au titre des Monuments historiques en 1944. Puis achevez cette balade par la visite de l'abbaye de Graville, édifice du XIe siècle, véritable chef-d’œuvre de l'art roman dont l'abbatiale et le cimetière romantique demeurent des incontournables.

Points remarquables

1- Chapelle d'Ingouville

Cette chapelle est édifiée en 1480 par Jean Mallet de Graville, hautement considéré dans la chevalerie médiévale française. Jusqu’à la Révolution, les paroisses Notre-Dame et Saint-François dépendent de la chapelle Saint-Michel.
Elle a résisté aux nombreuses vicissitudes de l’histoire, avant d’être classée au titre des Monuments Historiques en 1944. Restaurée après les bombardements de 1944, c’est l’un des bâtiments les plus anciens du Havre avec l'Abbaye de Graville.

2- Hôpital Gustave Flaubert

En remplacement de l’ancien hôtel-Dieu implanté dans la ville fortifiée, un nouvel hôpital est construit au XVIIème siècle à l’extérieur de la ville, dans le village d’Ingouville.
Le bâtiment actuel, bien qu’hétéroclite et remanié, est l’un des rares vestiges de ce faubourg intégrant le centre-ville après l’arasement des enceintes au milieu du XIXème siècle.
Des installations souterraines ont accueilli un abri chirurgical civil pendant la Seconde Guerre mondiale.

3- Lotissement des Ormeaux

Le pensionnat des Ursulines, installé dans la propriété Descherny depuis 1851, est fermé par l’Etat en 1904.
D’une superficie de 4 hectares 66 ares, entre la rue des Ormeaux et la sente Lechiblier, il est vendu en 1905 à la Société civile havraise de terrains et de constructions. Celle-ci  revend à l’association du pensionnat Jeanne d’Arc les bâtiments du pensionnat, confiés dès 1906 à des religieuses dominicaines d’abord sécularisées. Le pensionnat de jeunes filles Jeanne d’Arc est aujourd’hui le collège mixte des Ormeaux dont la chapelle est construite par l’architecte William Cargill en 1897.
Le lotissement des Ormeaux occupe la plus grande partie de la propriété dont subsiste l’entrée monumentale (piliers surmontés de lions). L’architecte Noël et l’entrepreneur Fauvelais y construisent au début XXème siècle, de nombreuses villas art nouveau destinées à une clientèle plus modeste que celles de la Côte.

4- Eglise Sainte-Jeanne d'Arc

L’urbanisation du plateau nord commence au milieu du XIXème siècle, par les communes jouxtant Le Havre, comme Sanvic, qui domine l’estuaire.
Dès lors, plusieurs phases de constructions d’habitat populaire sont réalisées à l’emplacement des anciennes fermes organisées en clos-masures. Ces lotissements s’accompagnent d’équipements publics (école, mairie) et d’une chapelle, détruite pendant les bombardements.
L’accélération des opérations immobilières ainsi que le renforcement des transports par le funiculaire et le tramway favorisent l’augmentation du nombre d’habitants à Sanvic.
L’église Sainte-Jeanne d’Arc, achevée en 1965, exprime un parti rationaliste avec l’utilisation de volumes et de matériaux simples : nef unique en forme de halle, utilisation du bois et du béton armé.
L’architecte René Dechenaud s’attache à traduire le renouveau des principes liturgiques (Concile de Vatican II) et la convivialité souhaitée (verres colorées, « podium », bancs transformables). L’édifice, excepté le campanile, est inscrit sur la Liste de l’Inventaire général depuis 1999.

5- Ceinture des Forts

Au milieu du XIXème siècle, le démantèlement des enceintes bouleverse les moyens de surveillance militaire. Très rapidement, quatre forts viennent se positionner sur les hauteurs dont deux subsistent encore :
Le Fort de Sainte-Adresse, comprenant une partie enterrée, est occupé par l’armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Réhabilité en 2008, il devient les Jardins suspendus.
Déjà occupé par plusieurs acteurs de la scène musicale, le site du Fort de Tourneville se transforme progressivement en un pôle de musiques (Sonic, Tétris et CEM) et plus généralement en un pôle d’arts actuels où s’expriment de multiples formes de création et de diffusion artistiques. La musique y est déjà très présente, mais aussi les arts visuels, le service des archives et de nombreuses associations qui sont actives pour faire du Fort un lieu convivial ouvert et foisonnant.
Tous ces projets s’inscrivent dans une complémentarité d’une grande richesse pour faire des Forts, des lieux culturels publics vivants et uniques en leur genre sur le territoire national.

6- Parc Hauser

Ce parc arboré de 3 hectares situé au cœur de la Costière, entre le Rond-Point et le cimetière Sainte-Marie, offre de jolis points de vue à ses visiteurs.

Adossé à la falaise et protégé des vents, il est traversé par des sentiers sur 62 mètres de dénivelé. La partie basse est aménagée en parc paysager, la partie haute est traitée en espace naturel. Liaison verte piétonne entre la ville basse et la ville haute, le parc Hauser est un îlot-refuge pour les rapaces et les petits mammifères tels que les chauves-souris, écureuils, hérissons, lapins de garenne, renards et fouines. Situé dans la partie haute du parc Hauser, le conservatoire du houx a été créé à la fin des années 90. Il rassemble plus de 165 variétés de houx d’origine naturelle ou horticole.

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7- Cimetière Sainte-Marie

À l’instar du Père Lachaise, le cimetière Sainte-Marie figure sur la carte française des cimetières remarquables. Arboré et propice à la déambulation, le site de 21 ha réserve bien des surprises. Ses sépultures exceptionnelles en font notamment un témoin vivant de l’histoire du Havre, tant sous l’angle des grandes familles qui ont contribué à son prestige industriel, commercial, scientifique ou culturel que sous celui des grands événements des siècles passés : sépultures militaires, étrangères, marines... La démarche actuelle de valorisation du site s’inscrit dans le concept de tourisme funéraire en vogue dès le XIXème siècle. Dès l’époque romantique, les « jardins des Morts » sont un but de promenade apprécié, entre monuments et végétation. Lieu de biodiversité, Sainte-Marie est un cimetière paysager remarquable, planté d’essences diversifiées (marronniers, pins, hêtres pourpres, tulipiers de Virginie, séquoias, ifs, ginkgo biloba, cèdres...)

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8- Pavillon Grosos

A partir de 1876 Charles-Eugène Grosos va habiter et agrandir cette propriété de négociant sur l’ancien domaine de Tourneville.
Après les bombardements de 1944, le centre administratif du Havre se déplace vers ce quartier très animé,  et la Ville achète ce pavillon pour y installer la mairie provisoire de 1945 à 1958 ; il servira ensuite de locaux pour le conservatoire national de musique et de danse jusqu’en 2002.
Une partie du parc a été transformée en jardin public.
C’est aujourd’hui une propriété privée.

9- Maison des Syndicats

Le « cercle Franklin », conçu sur le modèle des cercles anglais et inauguré en 1876, est construit par l’architecte Théodore Huchon, pour la société de Jules Siegfried. Le but recherché était le bien-être moral, intellectuel et sportif de la classe ouvrière. Pour y répondre, le cercle Franklin comprenait des salles de spectacle, de conférence, de lecture, de gymnastique, d’escrime, de billard et de musique. Après liquidation de la société en 1893 le cercle fut mis à la disposition des syndicats ouvriers dès 1894. Une refonte et un agrandissement de ce bâtiment eurent lieu entre 1976 et 1978.

10- La Cité Havraise

Créée en 1871 sous l’impulsion de Jules Siegfried pour lutter contre les taudis, cette cité ouvrière présente des petites maisons contigües, conçues sur un modèle uniforme.

Construites en brique, avec une toiture en ardoise, elles possèdent chacune un étage et une cour-jardin sur la rue. Malgré les nombreuses modifications depuis sa création, l’ensemble reste cohérent.

11- Tunnel Jenner

Commencé mais non achevé en 1939, ses deux galeries servirent d’entrepôt de munitions et d’abri où 400 personnes périrent dans le bombardement du 6 septembre 1944.

La liaison entre la ville basse et le plateau fut reprise en 1947. Il fut inauguré en 1955 et restauré en 1994.

Les entrées remarquables sont constituées de deux voiles de béton en ellipse enrobant un réseau de dalles de verre. Un troisième ouvrage a été percé pour le passage du tramway de l’agglomération, inauguré en 2012.

12- Parc forestier de Montgeon

Ancien site préhistorique, ce parc de 270 hectares est une véritable base de loisirs. Equipé de terrains de football, d’aires de jeux, ainsi que d’une zone cavalière, la forêt de Montgeon est l’endroit idéal pour se détendre et profiter de la nature.
La forêt seigneuriale des Hallates du XVIe siècle, devenue royale en 1771, puis domaniale, fut achetée par l’industriel Ernest Dubosc à la fin du XIXe siècle pour en faire une réserve de chasse. En 1902 le domaine est vendu par lots, notamment à la ville du Havre qui l’aménage en parc-promenade. Après les bombardements de septembre 1944, la forêt est investie par une cité provisoire pour reloger les sinistrés, qui perdurera jusqu’en 1960. Aujourd’hui, sportifs et familles peuvent profiter du  plaisir des grands espaces, avec des kilomètres de bois et de sentiers qui permettent d’approcher au plus près la faune et la flore.
Créé en 1993, l'arboretum de conifères de la forêt de Montgeon fait découvrir les conifères susceptibles de pousser dans notre région, notamment à travers une application gratuite permettant d'identifier les 29 essences d'arbres feuillus et résineux.

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13- Un peu plus loin...l'Abbaye de Graville

L'abbatiale, chef-d'œuvre de l’art roman normand construit du Xème au XIIIème siècle, et les bâtiments conventuels, datant du XIIème au XVIIIème siècle, abritent un musée de statuaire religieuse exceptionnelle. Découvrez également des éléments médiévaux, objets liturgiques, maquettes de maisons historiques et des jardins en terrasse.

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