Ici, la ville est unie à la mer, à son fleuve et à son estuaire. L'eau est présente partout au Havre, à travers notamment les huit bassins historiques au cœur même de la ville. Ils abritent une richesse biologique insoupçonnée, réunissant une faune et une flore exceptionnelles.
Pour observer la nature, se balader, faire du sport ou bien se détendre, la plage et le littoral sont un lieu de rendez-vous prisé, quelle que soit la saison.
Le Havre maritime, c’est surtout la mer, la plage et les cordons de galets au pied des falaises.
Espace naturel de la plage
La plage du Havre n’est pas seulement un lieu de baignade et de loisirs, c’est également un milieu naturel littoral. Une balade sur la plage est aussi l’occasion de découvrir et d’observer, au gré des marées, la nature sous différentes formes, de la promenade de la plage au Cap de la Hève.
Le milieu naturel littoral est composé de dunes de sables recouvertes de galets. Il y pousse une végétation très spécifique, adaptée aux contraintes fortes du bord de mer, dont trois espèces protégées : chou maritime, leyme des sables et renouée de Raii.
A marée basse, l’estran, qui signifie "délaissé sableux de la mer" est le royaume des mollusques qui cohabitent avec des crustacés et des algues. Au large, la Manche est un lieu de passage privilégié pour le commerce maritime, mais également pour la migration de certains cétacés et mammifères marins tels que les rorquals, les grands dauphins, les marsouins communs ou les phoques.
Longeant la mer, la rivière de la plage abrite également une faune diversifiée mais d’eau douce cette fois : tritons alpestres, grenouilles vertes et rousses mais également occasionnellement quelques oiseaux de l’estuaire comme le chevalier aboyeur ou l’aigrette garzette qui viennent s’y nourrir.
Ce patrimoine naturel riche et exceptionnel fait l’objet depuis la rentrée scolaire 2022-2023 d’une Aire Educative Marine, un périmètre d’espace naturel ou des élèves de l’école élémentaire Edouard Herriot apprennent à observer et à gérer écologiquement une partie de ces milieux naturels.
La Seine forme l’un des plus grands estuaires de France. Une vaste zone humide de près de 10 000 hectares, du Havre à Tancarville, qui abrite un ensemble de milieux typiques et remarquables à l'échelle européenne - milieux marins, vasières, prés salés, mares, roselières, prairies humides - à l'interface entre terre et mer.
Cet espace naturel présente une grande biodiversité toute l’année et représente une halte majeure des oiseaux migrateurs de l’Arctique à l’Afrique.
L’estuaire de la Seine est classé Réserve nationale, ce qui en fait une importante aire protégée dont la gestion est assurée par la Maison de l'Estuaire. 354 espèces d’oiseaux et 588 espèces de plantes y ont été recensées. Sur la partie havraise, ont été notamment identifiés le crapaud calamite, le buzard des roseaux, l’argousier, etc…
Toutes les informations et circuits de découverte I La Maison de l’Estuaire
Les bassins du Havre, depuis celui du Roy datant de 1517 jusqu’à ceux creusés au milieu du XIXème siècle, font aujourd’hui la richesse et le patrimoine maritime de la ville. Ils sont également des milieux vivants qui abritent de nombreuses espèces dans des habitats soumis à la fois à des contraintes naturelles importantes et aux activités anthropiques.
On compte neuf bassins en centre-ville auxquels on peut ajouter ceux de la zone portuaire. Chaque bassin présente des conditions de vie différentes et abrite une faune et une flore spécifiques : coquillages, mollusques, plancton, méduses, crustacés, poissons…
Le Havre possède 1,5 km de falaises au niveau du plateau de Dollemard. Elles s’élèvent comme des remparts d’une centaine de mètres de haut contre les vagues et la houle. Richesse du patrimoine havrais sur le plan de la biodiversité, elles sont également reconnues pour leurs intérêts géologiques et paysagers. Le plateau de Dollemard a été classé Espace Naturel Sensible départemental en 2001. Ces falaises de craie typiques du littoral du pays de Caux abritent de nombreux oiseau : faucon pèlerin, hirondelle des rivages ou encore 4 espèces de goélands (bruns, marins, argentés et cendrés) dont c’est le milieu naturel.
En pied de falaises, la Ville du Havre a entrepris un vaste projet de restauration écologique des éboulis naturels en évacuant les déchets de chantiers qui y ont été déversés pendant des décennies. Cette action vise à protéger de la pollution plastique les océans et la faune qui y vit mais également à préserver la flore typique qu’on y trouve comme le chou maritime, une espèce littorale protégée.
Le plateau, au sommet de ces falaises est constitué d’une alternance de prairies et de petits boisements confrontés aux vents salés du bord de mer. On y trouve donc une flore résistante à ces conditions très rudes comme le prunelier ou la gesse de Nissole. La Ville du Havre y a entrepris une importante restauration écologique pour préserver ces 120 hectares de milieux naturels à la biodiversité exceptionnelle.
Créés par le paysagiste Alexandre Chemetoff, ces jardins donnent, avec simplicité et poésie, le ton de l’identité havraise : moderne et maritime. Sur les 2 kilomètres de promenade allant de la Porte-Océane aux limites de Sainte-Adresse, le front de mer allie minéral et végétal. La rivière d’eau douce et le bruissement des végétaux plantés sur la dune font écho au ressac de la mer, tandis que les plantes aquatiques forgent un paysage toujours en mouvement.
Vers un littoral plus naturel
Label « Pavillon bleu »
Le Pavillon Bleu est un label à forte connotation touristique, symbole d'une qualité environnementale exemplaire. Il valorise chaque année les communes et les ports de plaisance qui mènent de façon permanente une politique de développement touristique durable. Aujourd'hui présent dans 50 pays sur tous les continents, le Pavillon Bleu est devenu une référence dans les domaines du tourisme, de l'environnement et du développement durable.
Grâce à son engagement en faveur du développement durable et de la gestion de la plage, la Ville du Havre est labellisée Pavillon Bleu, symbole d’une qualité environnementale exemplaire depuis 1999.
- qualité des eaux de baignade : elle est jugée excellente depuis 2003. Une veille active de la qualité de l'eau de baignade est effectuée chaque été avec la possibilité de recourir à des analyses rapides et à une fermeture préventive en cas de suspicion de pollution. Depuis 2022, l'utilisation du drapeau violet permet d'informer le public en cas de pollution de l'eau
- sensibilisation à l'environnement : la Ville du Havre met en place chaque année de nombreuses activités d’éducation à l’environnement à destination de tous les publics. Ces animations ont lieu sur la plage, à l’école ou encore dans le cadre d’évènements municipaux (fêtes de quartier, un Air de Famille …)
- tri sur la plage : la Ville du Havre améliore continuellement le dispositif de collecte des déchets avec la mise en place de poubelles compactantes de grande contenance sur tout le linéaire de la plage
- préservation de la biodiversité : la Ville du Havre réalise des inventaires faune-flore et forme ses agents à la préservation de la laisse de mer ou encore aux démarches d’entretien responsable des espaces verts (fauche tardive, éco-pâturage, plantations locales…)
- accueil des personnes en situation de handicap : les accès, les cheminements ou encore la promenade et l’accès à l’eau pour les personnes en situation de handicap sont facilités par les aménagements et les équipements présents sur la plage
En adhérant en octobre 2020 à la charte « Une plage sans déchet plastique », la Ville du Havre s’est engagée à appliquer des mesures en faveur de la lutte contre la pollution marine par les plastiques.
Cette charte lancée à l’initiative du Ministère de la transition écologique et de l’Association Nationale des Élus du Littoral (ANEL), en partenariat avec l’Ademe et l’ONG Surfrider, prend la forme de 15 engagements dans les domaines de la sensibilisation du public, la prévention, le ramassage, le nettoyage et la collecte de tri.
Quelques-unes des actions mises en place au Havre dans le cadre de la charte :
- sensibilisation des publics sur l’origine des déchets retrouvés en mer
- mise en place d’un dispositif de collecte des déchets sur la plage
- valorisation des restaurateurs engagés sur la plage
- valorisation des fontaines d’eau potable de la plage :
- utilisation de matériaux durables sur la plage pour limiter les équipements en plastique
- préservation de la laisse de mer
- facilitation et organisation de nettoyages de plage citoyens et/ou pédagogiques
Des gestes simples permettent de réduire de façon significative l’impact de nos comportements :
- pique-nique : privilégier les articles réutilisables (éviter la vaisselle et les contenants à usage unique)
- contenants pour se désaltérer : remplir son gobelet ou sa gourde aux fontaines de la plage
- trier ses déchets : sur la plage comme partout en ville, des poubelles de tri sont à disposition
- déchets produits par l’homme : les ramasser et les jeter dans les bacs à marée (plastique, ferraille, bois peint, caoutchouc, filets de pêche, ...)
- la « laisse de mer » : les débris naturels qui se déposent sur la plage après la marée haute (coquillages, tests d'oursin, algues arrachées, éponges, os de seiche ou de calmar) sont un maillon naturel indispensable à l’équilibre biologique de la plage
- les fumeurs : utiliser un cendrier de poche. Un seul mégot pollue 500l d’eau !
À l'instar de 54 autres sites sur le territoire français, Dollemard fait partie du plan national proposé par le gouvernement pour la résorption des décharges littorales présentant des risques de relargage de déchets en mer. Le projet de réhabilitation des anciennes décharges de Dollemard ra reçu soutien financier de l’Etat pour la réalisation des études et des travaux de restauration pour rendre le site à la nature.
Dès 2021, la Ville du Havre avait engagé un chantier-test unique en France afin d'explorer des scénarios préservant l’intégrité et la biodiversité de notre littoral. Ce chantier avait notamment permis d'extrait plus de 3 000m3 de matériaux pour analyse, mais aussi une cinquantaine de sondages pour analyse du sol, ainsi que l'expérimentation de différentes techniques de tri.
Un plan de gestion pour le projet de réhabilitation et de renaturation est en cours.